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[Étude de cas] Comment un père et une fille ont redressé la librairie Privat

Publié par Amélie Moynot le - mis à jour à
[Étude de cas] Comment un père et une fille ont redressé la librairie Privat

Pour pérenniser la librairie Privat, à Toulouse, Anne et Benoît Bougerol ont mis en place différentes actions : rénovation du point de vente, enrichissement de l'offre ou encore organisation d'animations. Un pari largement gagné.

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Reprendre et relancer une librairie déficitaire, menacée de disparition : c'est le pari fou, à l'heure d'Amazon et alors que le commerce traditionnel reste fragile, de Benoît et Anne Bougerol, père et fille. Lorsque, en 2013, ils reprennent Privat, à Toulouse, celle-ci est dans une situation très délicate et le réseau auquel elle appartient (librairies Chapitre), bientôt en liquidation judiciaire. En trois ans, ils vont pourtant parvenir à la remettre sur le chemin de la croissance.

"Le plus important a été la remotivation de l'équipe", témoigne Benoît Bougerol, qui gère en parallèle une autre librairie à Rodez (Aveyron) et a présidé pendant plusieurs années le Syndicat de la librairie française au niveau national. Il a ainsi fallu réapprendre aux salariés "le B.A-BA de l'accueil", dans l'optique d'améliorer la qualité de la relation client.

Doublement de la surface jeunesse

En parallèle, l'accent est mis sur l'expertise pour le recrutement de nouveaux collaborateurs. "La quasi-totalité d'entre eux ont une licence pro et souvent de l'expérience. Nous avons aussi recruté deux profils plus qualifiés", explique le dirigeant.

Autre étape importante : la reconstitution du fonds. Si la librairie reste généraliste, la surface consacrée aux livres jeunesse est doublée. "J'avais analysé le potentiel de développement de ce rayon", confie Benoît Bougerol, qui a également réduit le coin papeterie.

De grands travaux sont lancés. Le point de vente de 750 m2 est rénové et réaménagé. Pour cela, 550 000 euros sont engagés et 200 000 devraient l'être encore. Au-delà d'un travail sur la structure (électricité...) et sur le mobilier, avec par exemple l'installation de tables à roulettes, les dirigeants décident de mettre en place un coin café, conçu aussi comme un espace d'exposition. "Il est important de pouvoir se poser et de pouvoir choisir son livre. C'est notre force par rapport à Internet", explique le libraire.

Un prix Goncourt en dédicace

Reste à donner envie au public de pousser la porte de la librairie. Pour cela, les commerçants lancent, dès leurs débuts, un cycle d'animations basé sur des rencontres avec des auteurs, des dédicaces ou des animations thématiques. "La force du commerce physique, c'est justement d'être physique. C'est un espace qu'il faut animer", déclare Benoît Bougerol.

Pierre Lemaître (prix Goncourt 2013), Alain Mabanckou, Didier van Cauwelaert... Des écrivains aux styles et aux univers très différents se prêtent au jeu, au rythme d'au minimum une fois par semaine. Les politiques viennent aussi, tel Nicolas Sarkozy, début octobre 2016. Cet accueil est de façon générale organisé avec les éditeurs, qui sollicitent beaucoup la librairie, laquelle lance aussi, pour parfaire sa politique d'animation, son propre prix des lecteurs. L'opération est expérimentée en 2015 et la deuxième édition se prépare.

Tous ces choix portent leurs fruits. La croissance est au rendez-vous dès la première année. Le chiffre d'affaires augmente de 100 000 euros par an depuis 2013, et cela devrait encore être le cas cette année.

Les projets des Bougerol, pour 2017 ? "Nous continuons. Et nous creusons le sillon", conclut le père.

Repères

Raison sociale : SARL Nouvelle librairie toulousaine
Activité : Librairie générale
Ville : Toulouse (Haute-Garonne)
Année de reprise : 2013
Dirigeants : Anne Bougerol, 28 ans et Benoît Bougerol, 59 ans
Effectif : 17 personnes
CA 2015 : 2,4 M€

 
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