Paris : des soldes d'hiver très décevantes
La concurrence d'internet et la profusion des ventes privées semblent avoir un effet négatif sur l'activité des commerces parisiens durant les soldes d'hiver 2018. À l'aune d'une remise à plat du dispositif par le Gouvernement, les commerçants déplorent des soldes trop tardives et trop longues.
Je m'abonneAlors que le Gouvernement a entrepris de revoir de fond en comble le dispositif des promotions - les changements doivent être insérés dans la future loi Pacte -, les soldes ne font décidément plus recette. Un constat remarqué une nouvelle fois en Ile-de-France pour les soldes d'hiver 2018. Une enquête du Crocis, l'observatoire économique de la CCI Paris-Ile-de-France publiée jeudi 15 février 2018, met en avant la déception des professionnels du commerce, avant même la fin officielle de la période légale fixée le 20 février 2018.
Si 65 % des commerçants parisiens se disent mécontents des soldes cet hiver, un quart d'entre eux partage n'avoir fait aucun surplus de chiffre d'affaires sur la période. Pire, le bilan est même inférieur par rapport aux promotions légales de l'hiver 2017. Seuls 21 % d'entre-eux ont réalisé plus de 20 % de CA supplémentaires par rapport à un mois normal.
Et les indépendants sont davantage insatisfaits par les soldes que les enseignes (77 % d'opinion négative contre 44 %). Un premier bilan qui s'ajoute, d'après les commerçants parisiens, à un automne et des fêtes de fin d'année déjà moroses sur le plan des ventes.
La faute à qui ?
Une baisse de la fréquentation en boutique et des achats qui s'explique d'abord par le développement des ventes en ligne. Trois quarts des commerçants considèrent l'e-commerce comme une réelle concurrence pendant les soldes. Si de plus en plus de boutiques disposent d'un site de vente en ligne, certains commerçants constatent que leur point de vente se transforme en un simple lieu de retrait de colis.
D'autant plus que la concurrence du e-commerce est amplifiée par la profusion des ventes privées qui se sont tenues en amont du démarrage officiel des soldes. Si 26 % déplorent la date légale tardive des soldes, ils sont, malgré tout, une large majorité (65 %) à avoir pris le pli de ces ventes privées. Et le système semble leur plaire, à 72 %. Mais dans le même temps, ils critiquent l'effet négatif de cet amoncellement de promotions juste avant les soldes dans la tête du consommateur.
L'engouement médiatique pour le Black Friday à la fin du mois de novembre semble également ravir les professionnels à une période traditionnellement calme. Ils sont près de deux sur cinq à s'être laissé tenter par l'opération.
Un bilan qui conforte la proposition du Gouvernement de réduire la période des soldes de six à quatre semaine. 86 % des commerçants parisiens y sont favorables.
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