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DossierCrowdfunding, prêts d'honneur, micro-crédit: ces autres sources de financement

Publié par Julien Ruffet le

4 - "Sans les prêts d'honneur, ça aurait été compliqué niveau trésorerie"

Deux commerçantes reviennent sur leurs démarches de financements, l'une avec des prêts d'honneur et l'autre en crowdfunding.

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"Sans les prêts d'honneur, ça aurait été compliqué niveau trésorerie"

En décembre 2018, alors qu'elle est obligée de quitter l'institut de beauté où elle exerce depuis sept ans, Lolita Gillaizeau apprend qu'un établissement du même groupe est à vendre, à La Roche-Sur-Yon. "L'emplacement me plaisait, je connaissais les méthodes de travail Guinot, et l'institut venait d'être refait. Je n'avais qu'à poser mes valises", en sourit-elle encore.

Elle n'hésite pas, et entreprend les démarches comptables nécessaires. "En même temps, j'ai réalisé un stage à la chambre des métiers. C'est là que j'ai entendu parler des prêts d'honneur, et de l'Ivco.", explique-t-elle. L'Ivco, Initiative Vendée Centre Océan, est une pépinière d'entreprises qui lui a permis de bénéficier d'un prêt d'honneur à taux zéro, à hauteur de son apport personnel, soit 5 000 €. La banque auprès de laquelle elle a par ailleurs contracté un emprunt, le Crédit Mutuel, lui accordera ensuite un second prêt d'honneur, du même montant.

"Ça a rendu la situation bien plus confortable, surtout les premiers mois, pour racheter le stock de marchandises, et de nouvelles références, se souvient Lolita. Sans cela, j'aurais dû faire un plus gros emprunt, ou demander cet argent à une tierce personne, et je ne me serais peut-être pas lancée. Mais je comptais vraiment sur ces prêts, car tout le monde était optimiste. J'avais eu un oui de principe de la pépinière avant de passer devant la commission. Et quand on bénéficie d'un prêt d'honneur, les autres sont moins frileux pour en accorder un second..." Lolita Gillaizeau n'a aucun mal à expliquer pourquoi ses démarches ont été si faciles : "Le fonds de commerce était sain, j'avais un parcours professionnel solide, du dynamisme et de l'envie : tous ceux devant lesquels j'ai dû présenter le projet ont été enthousiastes."

Repères

Raison sociale La Parenthèse Beauté

Activité Institut de beauté

Siège social La Roche-sur-Yon

Date de reprise Avril 2019

Gérante Lolita Gillaizeau, 27 ans

Effectif 1 personne

CA 2019 78 k€ (prévisionnel)

"Le crowdfunding, mettre de l'argent dans une entreprise qui n'existe pas encore, c'est un vrai engagement"

Fiers de lettres est une librairie-salon de thé spécialisée dans les alternatives durables. "Nous proposons 4 000 références sur ces sujets. Ce ne sont pas que des essais, mais aussi des romans, de la littérature jeunesse, des BDs. Notre ambition étant d'accompagner la réflexion du grand public, quel que soit son âge, et de l'amener progressivement à agir.", décrit Wissam Mimouni, co-créatrice de l'entreprise avec Chloé Bellue.

Un tel projet a nécessité plusieurs sources de financement, pour atteindre un montant total de 130 k€. D'abord les classiques apport personnel et prêt bancaire, puis le dispositif Nacre (nouvel accompagnement à la création ou la reprise d'entreprise), et un prêt d'honneur de l'association Initiative Montpellier Pic Saint-Loup. "La plateforme Initiative finance la création de projets participant à l'économie locale. Ce qui leur a plu, c'est que la totalité des produits complémentaires proposés dans notre magasin viennent d'entreprises proches", explique Wissam Mimouni. Sans oublier que les deux amies ont sollicité et obtenu une aide de la coopérative régionale de financement solidaire IéS (initiative pour une économie solidaire).

Enfin, elles ont achevé le montage par une collecte menée sur la plateforme de crowdfunding Tudigo. "Ni Chloé ni moi ne sommes Montpelliéraines. On avait peu de contact et de réseau. Or, un aspect fondamental du projet était de créer un lieu de vie autour des questions de l'ESS, que les Montpelliérains se l'approprient, raconte Wissam. Pour en parler, et mobiliser les gens, on a lancé une campagne de crowdfunding, qui a très bien marché. On proposait des contreparties : un café, des box avec des livres... Et 130 personnes, qui ne nous connaissaient pas, ont choisi de contribuer ! Ces contributeurs ont aussi été nos premiers clients, les premiers à pousser la porte, à en parler, à partager. Cette communauté, c'est un vrai soutien, sur lequel on peut encore compter, et pour longtemps."

Repères

Raison sociale Fiers de lettres

Activité Librairie - salon de thé

Siège social Montpellier (Hérault)

Date de création Juin 2018

Gérantes Wissam Mimouni, 36 ans et Chloé Bellue, 38 ans

Effectif 2 personnes

CA 2019 200 k€ (prévisionnel)

Je suis journaliste pour Be a Boss depuis 2020. J'aime y découvrir des parcours et des profils divers et variés. Ainsi, j'anime [...]...

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