Au bonheur des cheveux... et des barbes
Ferdinand Boey pourrait se contenter de proposer coupes, coiffures et couleurs, soit les prestations les plus demandées. Mais ce coiffeur a choisi la voie de la diversification et bichonne aussi les hommes avec une offre barbier.
Je m'abonneTétrapilectomie : ce terme désigne l'art de couper les cheveux en quatre. Et il est particulièrement mal adapté à Ferdinand Boey, pourtant coiffeur de métier. Loin de pinailler sur des détails inutiles, ce professionnel débusque uniquement les tendances capillaires à succès. Et, surtout, les met en oeuvre.
Selon lui, la diversification est une nécessité, et il aime citer la devise d'un confrère parisien : "Change, innove, ou disparais." Ces dix dernières années, lui et son équipe ont donc suivi beaucoup de stages pour s'adapter aux attentes des clients. "Les techniques de mèches, par exemple, ont beaucoup changé. Avant, il fallait aller jusqu'à la racine, ne pas laisser un millimètre. Maintenant, c'est hors de question ! Il ne faut surtout pas donner l'impression de sortir de chez le coiffeur, développe-t-il. On ose aussi beaucoup plus les mélanges de couleurs, et, surtout, les clients veulent aujourd'hui quelque chose de personnel. Il n'y a plus une tendance de fond, il y en a plusieurs - peut-être parce qu'il y a maintenant de multiples canaux pour la mode - et c'est pour ça qu'il faut ratisser sur plusieurs créneaux." Dont celui des barbiers.
À la pointe sur le cheveu, la barbe, et les tendances
"Le phénomène des barbiers et corners hommes a commencé il y a environ cinq ans, se souvient-il. Au début, c'était des barbiers qui ne faisaient que de l'homme, puis les salons mixtes s'y sont mis. Une femme change plus facilement de tête avec sa coiffure ; alors que pour un homme, aujourd'hui, c'est la barbe qui permet un changement de style." En 2016, lorsqu'il refait son salon, il hésite déjà à créer un espace hommes. Mais l'occasion se présente et se concrétise en 2018, lorsque son équipe a l'occasion de passer des formations barbiers.
Le courant passe avec l'un de leurs formateurs, Cédric. Conquis par le concept du salon, et par l'esprit de l'équipe, celui-ci les rejoint. Une nouvelle recrue et une nouvelle offre, qui ont un impact très positif sur l'attractivité du salon (et le chiffre d'affaires). Alors qu'en général la clientèle d'un salon mixte est à 20 % composée d'hommes, celle de Ferdinand B Coiffure en comptait déjà 24 % avant l'arrivée de Cédric, et cette proportion culmine désormais à 40 %.
"Dès qu'on arrive à créer l'identité qui va avec, avec un fauteuil dédié, la personnalité du barbier qui fait son show, les bons produits... Ça créé quelque chose d'exclusif qui plaît beaucoup.", analyse le gérant. Qui n'a pas fini de prospecter et de se remettre en question. "Je me suis toujours refusé à faire du lissage de cheveux, car les produits étaient réputés dangereux. Mais maintenant qu'ils s'améliorent, je vais m'y mettre. Car la demande est là.", expose-t-il. Puis, la prochaine étape sera le spa pour cheveux : "Un protocole de bichonnage du cheveu, axé sur le végétal. On verse un demi-litre à un litre de mélange d'huiles sur les cheveux, pour les saturer de nutrition. Actuellement, il n'y a que quelques salons, 5 % du marché, qui font des vrais spas du cheveu, de cette façon, la moins chimique possible."
Perfectionniste, il attend seulement la formation adéquate, prévue pour janvier 2020, avant de se lancer. "On pourrait déjà le faire, avec seulement les produits, reconnaît-il. Mais sans la formation, ce serait dommage. La cliente serait déçue, et nous n'aurions pas le résultat souhaité."
Repères
Raison sociale Ferdinand B Coiffure
Activité Salon de coiffure
Siège social Hoerdt (Bas-Rhin)
Date de création Septembre 1989
Dirigeant Ferdinand Boey, 51 ans
Effectif 8 personnes
CA 2018 30 k€ (TTC)