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Une boulangerie qui tend la main aux plus démunis

Publié par Claire Poisson le | Mis à jour le
Une boulangerie qui tend la main aux plus démunis

Chez Didoos, une boulangerie de Boulogne-Billancourt, les plus démunis peuvent venir chercher une baguette gratuitement, offerte par les clients du commerce. Un système de don peu coûteux, facile à mettre en oeuvre.

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Didier Lopez, artisan boulanger à Boulogne-­Billancourt (Hauts-de-Seine), est un militant convaincu de l'antigaspillage et du partage. Voyant de plus en plus de personnes fouiller dans les poubelles de son commerce après la fermeture, il a lancé la "baguette en attente". " L'automne dernier, j'ai découvert l'existence d'une page Facebook sur les boulangers proposant la "baguette en attente". J'ai décidé de rejoindre le mouvement ", raconte Didier Lopez.

Le concept ? Sur la même idée que les cafés suspendus en ­Italie, offerts à ceux qui ne peuvent se les payer, les clients achètent une baguette supplémentaire qui reste "en suspens", c'est-à-dire à la disposition d'une ­personne dans le besoin. Le pain ne coûte alors que 60 centimes au client généreux contre 95 centimes habituellement, le boulanger faisant cadeau de sa marge.

Aider à moindre coût

Pour la mise en place du concept, rien de plus simple. L'artisan a installé un tableau noir dans son commerce et y colle des post-it colorés à chaque fois qu'une baguette est mise en attente par un client. " Un simple papier au mur et un stylo pour noter les baguettes en attente ­suffisent. Au début, cinq boulangers en France suivaient le mouvement, aujourd'hui nous sommes plus d'une centaine ", se félicite Didier Lopez. Et le concept est soutenu par le grand public. La page Facebook "Une baguette en attente" compte aujourd'hui plus de 8 000 mentions "J'aime".

Au début, le succès est tel dans le commerce qu'une cinquantaine de baguettes est mise en attente chaque jour. De quoi aider un grand nombre de personnes en ­difficulté. " Ce sont les vendeuses qui donnent les ba­guet­tes aux démunis, car elles con­naissent bien les gens du ­quartier ", confie l'artisan. Aujourd'hui, la pâte est retombée. " C'est logique que cela se tarisse un peu puisque nos clients sont des habitués ; difficile pour eux de donner à chaque fois. À nous de travailler pour que la flamme ne s'éteigne pas ", souligne Didier Lopez. Une vingtaine de baguettes sont tout de même mises en attente pour un millier de passages en caisse chaque jour. Les cafés proposés par la partie snack du commerce ne sont pas non plus en reste.

Il faut dire que le commerçant n'en est pas à son coup d'essai en matière de don. Dès l'ouverture de son point de vente, en 2005, il a décidé de donner ses invendus à la Croix-Rouge ou à la soupe populaire. " On ne devrait pas jeter du pain. Si toutes les boulangeries mettaient en place des opérations dans ce sens, il y aurait moins de gens qui ont faim. Et cela pourrait s'appliquer aux marchés, aux maraîchers et autres commerces de bouche ", conclut le généreux dirigeant.

Repères
Raison sociale : Didoos
Activité : Boulangerie
Ville : Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)
Année de création : 2005
Dirigeant : Didier Lopez, 45 ans
Effectif : 10 personnes
CA 2013 : NC
Site internet : www.didoos.com


 
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