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DossierLa franchise en toute sincérité

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1 - Les grands principes de la franchise

Par rapport à une entreprise montée en solitaire, la franchise permet également un retour sur investissement beaucoup plus rapide, toute la phase de mise en place ayant déjà été réalisée. Retour sur un modèle vertueux.

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"La franchise est un concept d'entreprenariat vertueux, basé sur deux principes fondamentaux : le transfert de savoir-faire et le partage de valeur", résume Véronique Discours-Buhot, déléguée générale de la Fédération française de la franchise (FFF). En effet, avant l'ouverture de tout magasin franchisé, la tête de réseau aura déjà conceptualisé le commerce ou service, investi du temps et de l'argent pour le modéliser, accompli un travail de recherche et développement, etc.

Et ce savoir-faire sera transmis à son franchisé, non seulement à l'ouverture, mais également dans un accompagnement constant pour effectuer des mises à jour tout au long de la vie de l'entreprise. "Contrairement à un entrepreneur isolé, le franchisé n'aura pas à réaliser d'études de marché, ni aucune des recherches nécessaires pour actualiser régulièrement le concept, appuie Véronique Discours-Buhot. Il va profiter d'un suivi régulier, des réunions avec un animateur du réseau, qui va pouvoir le comparer aux autres franchisés et donc avoir une base de référence pour le guider."

Des échanges de bonnes pratiques peuvent donc avoir lieu, des synergies se créer, qui permettent in fine de résoudre les problèmes que l'un ou l'autre franchisé peut rencontrer. De plus, comme le concept est déjà éprouvé et validé par la tête de réseau, dans des unités pilotes, un franchisé court bien moins de risques qu'un entrepreneur se lançant seul sur une idée nouvelle.

"Et le réseau ne fonctionne que s'il y a vraiment un partage de la valeur. Il ne peut prospérer que si les franchisés gagnent de l'argent, ainsi que le franchiseur, qui en a besoin pour mener son travail de recherche. C'est pour cela qu'il doit être extrêmement vigilant sur le choix des franchisés, pour trouver des personnes ayant une vraie âme d'entrepreneur", reprend Véronique Discours-Buhot.

Un modèle flexible

Par rapport à une entreprise montée en solitaire, la franchise permet également un retour sur investissement beaucoup plus rapide, toute la phase de mise en place ayant déjà été réalisée. "Cela permet donc à l'entrepreneur de réinvestir l'argent et, par exemple, de devenir pluri-franchisé - en ouvrant des boutiques de marques différentes - ou multifranchisé - avec plusieurs boutiquesde la même marque. C'est donc un mode d'entreprenariat flexible, qui peut s'adapter aux capacités de la personne au fil du temps.", souligne la déléguée générale de la FFF.

Évidemment, la clause de non-concurrence empêche un franchisé d'ouvrir une boutique sous une autre enseigne dans les mêmes secteurs d'activité et géographiques. Plus rarement, certains contrats de franchise prohibent toute nouvelle ouverture les premières années, afin de favoriser la réussite économique du premier commerce. "La franchise permet aussi d'entreprendre dans des secteurs que l'on ne connaît pas, grâce à la formation et l'accompagnement. Elle permet donc de se lancer dans une activité dont on a toujours rêvé", poursuit Véronique Discours-Buhot

D'autant que le modèle de la franchise est assez simple pour être appréhendé à tout âge et à tout moment de sa carrière, y compris assez tôt - bien qu'un petit vécu en entreprise soit recommandé - ou assez tard, y compris à la retraite. De plus, le monde de la franchise est composé d'une multitude de concepts, dans tous les secteurs d'activité, avec des besoins d'investissement et des tailles de structures très différents.

Quasiment n'importe quelle envie d'entreprendre peut donc s'y incarner. Et, l'information et la recherche sur les marchés étant du ressort de la tête de réseau, le franchisé pourra plus aisément s'éloigner des grandes métropoles et s'installer où il le souhaite. Dernier avantage, mais pas des moindres, une franchise peut trouver plus facilement des financements. "Les risques étant limités, il y a davantage de facilité à obtenir un prêt d'une banque, qui connaît la tête de réseau, qui peut avoir déjà financé d'autres franchises de la même marque, etc", confirme Véronique Discours-Buhot.

Quant aux défauts... ils sont rares, selon notre spécialiste, qui conseille toutefois à celui qui souhaiterait se lancer, de s'entourer d'experts de la franchise, dont un avocat spécialisé qui saura lire le contrat de franchise et le DIP (document d'information précontractuel) afin d'éviter les litiges par la suite. Sans oublier un expert qui se livrera à une étude de marché sur la localisation choisie, car le franchiseur ne fera état que de la concurrence sur le marché en général, alors qu'un niveau de détail supérieur est important pour le franchisé.

Enfin, un expert-comptable, qui pourra développer un business plan. "Car, en tant qu'indépendant, le franchisé assume toutes les responsabilités financières et judiciaires", rappelle Véronique Discours-Buhot.

Que des secteurs porteurs

Selon les chiffres de la Fédération française de la franchise pour 2019, la franchise est en croissance dans tous les secteurs et à tous les niveaux : points de vente, nombre de réseaux et chiffre d'affaires. Véronique Discours-Buhot a repris avec nous le top 5 des secteurs les plus performants en CA, pour nous indiquer quels types d'enseignes y tirent la croissance. Le premier, l'alimentaire, culmine ainsi à 24,06 Mds € de CA (+ 9,8 % sur un an) grâce au bio, et cela que ce soit dans des enseignes spécialisées ou non.

Pour l'équipement de la maison (7,87 Mds € ; + 12,8 %), le CA est dopé par la cuisine, la literie et le bricolage. En restauration rapide (6,49 Mds € ; + 20 %), ce sont toujours les burgers, pizzas et tacos qui plaisent ; dans les commerces divers (6,43 Mds € ; + 4,4 %) le domaine sportif mène la danse (clubs de sports, coachs, magasins spécialisés, etc.) ; et en équipement de la personne, les enseignes d'optique et d'audition ainsi que le sportswear sont pour une bonne part dans le CA de 5,98 Mds € (+ 11,4 %). "Il y a quelques petites baisses, notamment dans le funéraire et les cartouches d'encre, mais cela peut être le fait d'un incident dans un réseau en particulier. Aujourd'hui, il n'y a pas de secteurs qui décroissent, dans la franchise. Tout est en progression ou a minima stable", conclut Véronique Discours-Buhot

Auriane Velten

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