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Financer sa franchise : les pièges à éviter

Publié par le | Mis à jour le
Financer sa franchise : les pièges à éviter
© Monkey Business - stock.adobe.com

La recherche de financement pour lancer son entreprise est une étape délicate mais néanmoins obligatoire. Bien travailler le dossier qui sera présenté aux banques est indispensable car elles ne vous accorderont qu'une seule chance. Alors quels sont les pièges à éviter et les bonnes pratiques à appliquer ?

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Selon le proverbe, "jour qui nous apporte finance, est un jour de réjouissance." Et c'est bien vrai ! En effet, trouver son financement est la condition sine qua non au lancement de votre entreprise.

Il est conseillé de prendre un cabinet comptable pour élaborer avec vous le dossier de financement. Les experts comptables ont souvent des relations privilégiées avec des partenaires bancaires et la caution morale apportée à la banque apporte souvent un vrai plus.

Le sacro-saint apport personnel

Que vous souhaitiez financer un projet personnel ou professionnel, vous n'y échapperez pas : il vous faudra justifier d'un apport personnel. C'est aussi vrai lorsque vous voudrez financer le lancement de votre franchise.

Les banques exigent un apport personnel en général de 20% du montant total emprunté. Elles partent toujours du principe que le porteur de projet doit aussi prendre une part du risque et donc investir de l'argent personnel.

Les banques considèrent cependant que le prêt d'honneur qu'accordent les réseaux Initiative France et Entreprendre dont le montant peut aller jusqu'à 50 000 euros est un apport, n'hésitez donc pas à demander à en bénéficier. Il peut également être complété par le prêt d'honneur Création reprise qui lui peut monter jusqu'à 80 000 euros complémentaires.

L'investissement initial

L'investissement initial correspond à l'investissement global. Là encore, c'est le franchiseur qui en définira le montant.

Afin d'éviter les mauvaises surprises, assurez-vous auprès de votre franchiseur de ce qui est précisément compris dans cet investissement global. A titre d'exemple, le droit d'entrée. Il correspond à une somme forfaitaire versée par le franchisé lors de la signature du contrat de franchise, en contrepartie de la concession de la marque, du transfert du savoir-faire, de la formation initiale, de l'assistance à l'installation, etc. Ce droit d'entrée peut être facturé en sus de l'investissement initial. Son montant peut ne pas être négligeable. Pensez donc à interroger votre franchiseur : le droit d'entrée est-il bien compris dans le montant de l'investissement global ?

Votre vigilance doit également se porter sur les coûts externes aux installations, trop souvent oubliés, ainsi que sur les frais annexes qui ne sont pas liés à l'activité elle-même mais qui, mis bout à bout, deviennent conséquents. C'est le cas des dépôts de caution lors de la signature du bail commercial, des coûts des garanties BPI, des frais bancaires, des taxes foncières, des frais relatifs à la mise en conformité (compteurs électriques, extincteurs...), des honoraires d'architectes pour les dossiers de déclaration de modification de façade en mairie, des honoraires du cabinet comptable et de création d'entreprise...

Enfin, prévoir un BFR confortable afin de lancer la machine sur les premiers mois d'activité est indispensable.

Le choix de la banque

Il est important d'avoir à l'esprit qu'un banquier est un fournisseur comme les autres et qu'une relation exclusive peut être néfaste. Ainsi, il vaut mieux déposer son dossier dans un maximum de banques et choisir celle qui aura le meilleur mix entre le taux du prêt, le montant des cautions personnelles et la présence ou non d'une contre-garantie BPI. Il n'est pas du tout nécessaire, ni même recommandé, de prendre la même banque pour le prêt que pour la tenue de compte au quotidien. Au contraire, il est préférable de souscrire un prêt dans une banque et d'encaisser les recettes dans un autre établissement bancaire. Cette situation permet à l'entrepreneur d'avoir toujours deux interlocuteurs différents, ce qui sera un vrai plus en cas de coup dur ou de perspectives de croissance.

L'envie d'avoir envie !

Vous l'aurez compris, obtenir un financement ne sera pas un long fleuve tranquille. La bonne nouvelle réside dans le fait qu'outre les aspects purement financiers, vos qualités et notamment votre motivation, votre manière de vous présenter, de présenter votre projet et votre force de conviction pèseront également dans la balance lorsque vous serez devant votre banquier.

Miser sur le bon cheval est un enjeu de taille pour un banquier. Ce dernier a donc besoin de croire en votre projet et pour cela vous devez avant tout y croire vous-même et démontrer que vous l'avez soigneusement préparé.

Prouvez que vous maîtrisez votre projet, que vous connaissez le secteur dans lequel vous lancez votre franchise. Insistez sur le fait que vous avez testé, sur le terrain, votre nouvelle activité, que vous avez également identifié les risques liés à votre secteur d'activité.

Ne vous y trompez pas : inutile de faire la roue tel un pan et d'expliquer à votre banquier que vous maîtrisez absolument la situation. Au contraire, on vous demandera d'avoir la tête sur les épaules et cela suppose que vous soyez conscient des risques et que vous ayez des solutions pour y parer.

La négociation d'un financement et l'intégration d'un réseau de franchise sont affaires de gros sous certes, mais aussi d'intuitu personae.

Pour en savoir plus

Nicolas de Bronac est le fondateur de Séquoia Pressing, qu'il a créé il y a 12 ans. Il est également consultant senior pour Nerput Conseil, où il accompagne les entreprises dans le lancement de leur franchise.

 
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