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Devenir un commerce zéro déchet

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Devenir un commerce zéro déchet

Réduire, voire supprimer complètement ses déchets en magasin, c'est possible ! Certains commerçants se sont déjà lancés dans la démarche en ne donnant plus de sacs, en supprimant les emballages superflus ou en vendant leurs produits en vrac. C'est bon pour la planète et pour le chiffre d'affaires...

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De plus en plus de consommateurs déplorent l'omniprésence des emballages dans leur quotidien. Près de 5 millions de tonnes d'emballages ménagers sont mis chaque année sur le marché. S'ils offrent une fonction de protection du produit, mais aussi de publicité et de marketing, les emballages ont cependant une durée de vie très courte. Une fois séparés du produit qu'ils protègent, les emballages jetables deviennent des déchets qu'il faut recycler ou valoriser. Pour les commerçants, qui participent financièrement à l'enlèvement des ordures ménagères, cela a un coût ! Sans compter le temps consacré à découper, à compacter des cartons ou à trier...

C'est pour enclencher une mécanique vertueuse et réduire progressivement la quantité de déchets générés par la distribution, notamment alimentaire, mais aussi par la restauration rapide, que l'association Zero Waste France a initié la démarche "Mon commerçant zéro déchet". Elle propose aux commerçants qui souhaitent s'associer à cette démarche 12 propositions d'actions faciles à mettre en oeuvre, et élaborées à partir des expérimentations de commerçants déjà engagés dans la réutilisation des emballages.

Que dit la loi ?

Les sacs plastiques à usage unique hors caisse (comme les sacs "fruits et légumes") sont interdits depuis le 1er janvier 2017, sauf s'ils sont compostables en compostage domestique ou biosourcés. En caisse, le sac en tissu, en papier ou en plastique épais réutilisable est gratuit ou payant, au choix du commerçant.

Et demain ? À partir du 1er juillet 2021, les restaurateurs et débits de boissons devront fournir un doggy bag aux clients qui le demanderont. Les pailles, touillettes et autres gobelets et vaisselles jetables en plastique sont aussi dans le collimateur de la réglementation, en vue d'une interdiction prochaine.

Les pionniers de la réduction des déchets

Certains commerçants pionniers, aidés en cela par la réglementation, ont commencé par ne plus offrir de sacs de caisse à leurs clients. C'est le cas dans la grande distribution alimentaire ou des cosmétiques naturels, mais aussi, de plus en plus, chez les commerçants indépendants.

D'autres ont pris le parti d'encourager leurs clients à moins gaspiller. Anne-Catherine Bley, fondatrice du Bar à soupes, rue de Charonne à Paris, échange dix sacs en papier en bon état contre un dessert. Une formule qui fait mouche auprès des clients à emporter. Plus récemment, elle propose à ses clients l'achat d'un bocal en verre consigné à 3 euros, et une réduction de 80 centimes sur la soupe à chaque réutilisation. Les clients peuvent aussi venir avec leurs propres contenants réutilisables...

La vente en vrac, une solution qui se développe

Certains commerçants vont même déjà plus loin, en se lançant dans l'aventure de la vente en vrac. Des boutiques spécialisées dans la vente en vrac sont d'ores et déjà implantées dans une cinquantaine de villes en France et proposent des produits aussi bien alimentaires que cosmétiques ou d'entretien. Lancés en 2013 par Didier Onraita, cofondateur du Réseau Vrac et David Sutrat, les magasins de proximité Day by day proposent à leurs clients d'acheter en vrac plus de 700 produits du quotidien : pâtes, riz, légumes secs, apéritifs, fruits secs, confiserie, épices, thé, café, droguerie, hygiène, animalerie... Ouvert à la franchise dès 2014,le réseau Day by day s'est étoffé au point de compter aujourd'hui 45 franchisés. Chaque année, le réseau reçoit 1 000 candidatures, contacte une centaine de candidats à la franchise et ouvre 15 nouvelles boutiques.

"C'est un marché d'offre, qui est en train de voir le jour progressivement, même s'il ne représente aujourd'hui que 0,4 % des produits du quotidien, une proportion qui double tous les ans", reconnaît David Sutrat, cofondateur de Day by day. "Nous sommes ravis que certains commerçants indépendants aient des projets alternatifs. Plus il y aura de commerces, plus il y aura de consommateurs !", s'en réjouit-il. Effectivement, de nombreux commerçants indépendants les ont précédés ou leur ont emboîté le pas, puisqu'on dénombre aujourd'hui près de 200 épiceries vrac en France. C'est le cas de Ludivine Checura-Rojas, qui a ouvert avec Julie Collin une boutique de vrac à Dijon le 18 juillet 2018.

Témoignage

L'épicerie vrac "Au gramme près" à Dijon

"Adhérentes du Réseau Vrac, mon associée et moi-même sommes engagées à titre personnel dans le "zéro déchet" au quotidien, confirme Ludivine. Nous avions envie d'ouvrir un commerce de proximité où les clients puissent faire toutes leurs courses d'alimentation, de produits d'hygiène ou d'entretien, sans emballage superflu". L'avantage du vrac, c'est de pouvoir acheter la juste quantité, en fonction de son budget ou de ses besoins. Une fois le concept expliqué aux clients, ils trouvent le principe assez ludique et passent moins de temps à faire leurs courses et à les ranger que dans un circuit traditionnel.

Certains apportent leurs boîtes ou leurs bocaux, ou bien des sacs réutilisables en tissus, et transportent le tout dans leur caddie ou en vélo cargo. "Nous attirons des clients déjà convaincus, qui viennent de Beaune pour faire leurs courses, mais la clientèle de quartier s'est, elle aussi, mise au zéro déchet !", se réjouit Ludivine.

Raison sociale : Au Gramme Près

Activité : Épicerie

Siège social : Dijon (Côte-d'Or)

Création : Juillet 2018

Dirigeant : Ludivine Checura-Rojas, 28 ans et Julie Collin, 25 ans

Effectif : 2 personnes

CA 2018 : NC

 
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