Les 4 pistes de la commission de concertation du commerce pour dynamiser le secteur
Dans un rapport d'activité remis début avril 2017 à Martine Pinville, la Commission de concertation du Commerce, qui représente les acteurs du secteur et conseille les pouvoirs publics sur ce thème, présente ses pistes de réflexion pour l'avenir du commerce. Voici ses priorités.
Je m'abonneQuand le commerce souffre... c'est toute l'économie qui en pâtit. Représentant plus de 3,5 millions d'emplois, ce secteur mérite d'être défendu. Une conviction, et même une vocation, pour la Commission de concertation du commerce (3C). Créé en 2016, ce groupe a pour objectifs de conseiller les pouvoirs publics sur la situation de cette activité et de proposer des pistes d'amélioration, en s'appuyant sur les différents acteurs qui le composent: représentants des commerces, des salariés ou encore spécialistes des politiques publiques.
Amorcer des idées de changement : c'est, précisément, l'un des aboutissements d'un rapport remis à Martine Pinville, secrétaire d'État chargée du commerce, vendredi 7 avril 2017. Voici les quatre principales pistes évoquées dans ce document - à la fois état des lieux chiffré et présentation des travaux des différentes sections thématiques de la Commission - visant à renforcer la vitalité du secteur.
1. Améliorer l'information des commerçants sur le numérique
L'essor du numérique et notamment du e-commerce entraîne une mutation des usages (parcours client multicanal, essor du mobile...) qu'il faut aider les commerçants à appréhender afin qu'ils puissent faire évoluer leur offre et ainsi mieux répondre aux nouvelles attentes des consommateurs.
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''Dans un environnement où les changements s'accélèrent, le commerçant doit passer d'une logique de ''j'attends mon client" à une logique de "je vais chercher mon client" en faisant évoluer son magasin et en étant plus visible grâce à Internet", constate la 3C.
Aussi, "l'objectif est de proposer aux commerçants une plus grande visibilité des outils pour accompagner leur transition numérique, aux différents stades de la vie de l'entreprise", explique-t-elle dans son rapport.
Pour cela, elle préconise de s'appuyer sur l'ensemble des interlocuteurs habituels des commerçants : fédérations professionnelles, réseaux consulaires, élus locaux... Elle songe également à la mise en place d'un site pour référencer l'ensemble des outils existants.
En 2017, un coup de projecteur sera donné sur les places de marché, qui, en permettant à des vendeurs "tiers" de commercialiser leurs produits sur des sites comme Amazon ou eBay, constituent pour les commerçants une opportunité de développement des ventes.
2. Valoriser les métiers du commerce et la formation en alternance
Le commerce crée des emplois : plus de 25 000 créations nettes en 2015. Un mouvement qui doit être soutenu notamment en encourageant les jeunes à embrasser cette carrière et en gommant la mauvaise image dont souffre le secteur.
Pour cela, les initiatives de valorisation des métiers menées par les branches professionnelles doivent, selon la 3C, être encouragées. Autres pistes envisagées : multiplier les actions à l'égard des prescripteurs (parents, enseignants), transformer les alternants en ambassadeurs ou encore créer une fête du commerce. Portée par les pouvoirs publics, cette fête "mobiliserait toutes les formes de commerce, e-commerce compris" et viserait, via des événements, à mieux faire connaître le secteur.
Côté formation, la Commission veut revaloriser la formation en alternance, en identifiant les barrières existantes (préférence des jeunes pour un diplôme plus que pour une qualification, coût de la formation...) et en proposant des pistes pour les lever. Elle veut enfin accompagner l'acquisition de nouvelles compétences liées à l'évolution des métiers du commerce notamment vers le digital.
Par ailleurs, de façon plus globale, elle ambitionne, en s'appuyant sur des sources existantes comme l'Insee ou encore les OPCA, de dresser un panorama des données relatives à l'emploi et à la formation dans tous les secteurs du commerce, afin de "valoriser son rôle d'acteur social majeur de l'économie".
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3. Encourager les initiatives RSE
"Pour le commerce, la RSE constitue un véritable levier de performance, capable d'aider les entreprises, petites et grandes, à se réinventer pour créer de la valeur, relever les défis et anticiper les évolutions à venir", constate la 3C. Voilà pourquoi elle projette d'établir un état des lieux des bonnes pratiques existantes en la matière.
Pour favoriser la lisibilité de l'offre aux yeux des consommateurs, la Commission souhaite également établir un mode de reconnaissance des labels de commerce équitable et travailler sur le cadre légal pour éviter la multiplication des distinctions.
Si, dans ce domaine, les actions se multiplient, et que certains commerces sont à la pointe, "le champ des possibles paraît encore large".
4. OEuvrer à la redynamisation des centres-villes
Vétusté du bâti, dégradation des services publics, paupérisation des habitants... Certains centres-villes souffrent, et par extension les commerces qui s'y trouvent. Pour revitaliser ces espaces situés au coeur des villes, la Commission évoque plusieurs pistes, à commencer par l'amélioration de la coordination des acteurs du centre-ville (élus, commerçants, réseaux consulaires). "Des sites internet, comme de portails de bonnes pratiques, devraient être développés", préconise-t-elle dans son rapport.
L'autre priorité est la mise en place d'un observatoire de la vacance commerciale. "Il s'agit d'acquérir des données de cadrage, de pilotage et d'alerte" dans le but "de mener des actions plus ciblées sur les territoires, de mettre en place des outils spécifiques pour prévenir la vacance, d'accompagner les professionnels sur le terrain et de mettre en oeuvre des politiques publiques". Au bénéfice à la fois des commerçants, des clients et des territoires, autrement dit, un avantage largement partagé.