Recherche
Magazine Commerce Mag
S'abonner à la newsletter S'abonner au magazine

Interdiction des sacs plastique : quelles solutions de remplacement ?

Publié par Pierre Lelièvre le - mis à jour à
Interdiction des sacs plastique : quelles solutions de remplacement ?

Avec l'interdiction des sacs plastique à usage unique introduite par la loi sur la transition énergétique, les détaillants doivent s'adapter. Cabas, sacs papier ou biosourcés... Choisir un emballage adapté n'est pas chose aisée. Voici quelques pistes pour vous y retrouver.

Je m'abonne
  • Imprimer

Finis, les sacs plastiques à usage unique ! Depuis le 1er juillet 2016, les sacs de caisse sont désormais tous réutilisables. Une nouveauté introduite par la loi sur la transition énergétique d'août 2015. Au 1er janvier 2017, la loi s'étend aux sacs distribués en rayon qui devront disparaître au profit de matières biosourcés.

Sacs biosourcés ou réutilisables

Fabriqués à base de matières végétales (amidon de maïs ou de pomme de terre), les sacs biosourcés sont identiques visuellement, biodégradables et compostables à domicile.

Selon Pierre Thumerel, ­président de Végéos, les biosourcés sont "plus résistants que les sacs papiers. Sur certains, la charge peut aller jusqu'à 6 kg". Autre avantage selon le fabricant français, "leur volume est réduit pour faciliter le stockage et le transport".

Malgré tout, leur durée de vie reste plus courte que pour les sacs plastique, six mois contre un an. "Plus on intègre de matière renouvelable dans la composition, plus il se fragilise", reconnaît Pierre Thumerel. Une faiblesse qui risque de croître avec l'augmentation prévue de leur teneur en matières végétales.

Mais d'autres solutions existent. Le cabas ou le sac tissé forment depuis longtemps une alternative. Adoptés pour leur praticité et leur grand volume, ils ont l'avantage d'être durables et réutilisables. Les sacs en papier conviennent également même s'ils ne sont pas "adaptés à toutes les denrées en raison de leur ­perméabilité", précise Philippe Joguet, directeur développement durable à la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Ils restent néanmoins solides et recyclables. Un bon compromis.

Des coûts plus élevés

" Il paraît difficile de répercuter le prix des sacs biosourcés sur le client. "

Philippe Joguet

L'arrivée d'un nouveau produit sur le marché pose la question du coût. En 2013, l'Ademe estimait le prix de production des biosourcés jusqu'à six fois supérieur à celui des plastiques. Pierre Thumerel admet des tarifs "quatre fois plus élevés" mais précise que le développement de la filière "devrait faire baisser les tarifs dans l'avenir". Un espoir que tempère Philippe Joguet : "Plus on accroît la quantité de matière végétale dans les sacs, plus on augmente les coûts de production. Cet enchérissement risque de contrecarrer l'effet de masse."

Les sacs réutilisables sont quant à eux plus onéreux à l'achat mais leur durée de vie demeure plus importante : de 20 centimes l'unité pour les sacs kraft à 1 euro pour des sacs tissés.

Pour pallier la hausse des prix, certaines enseignes n'hésitent pas à les facturer aux clients. "Le modèle économique le permet pour les sacs réutilisables dans la distribution mais il paraît difficile de répercuter le prix des sacs biosourcés sur le client", prévient Philippe Joguet. Certains commerçants proposent d'ores et déjà à la vente des sacs tissés personnalisés aux couleurs de l'enseigne pour inciter leurs clients à les réemployer.

Des normes spécifiques

Un changement de pratique qui impose également aux détaillants d'être attentifs aux normes. "Ce qui est à craindre, c'est moins la non-conformité que les incompréhensions face aux exigences de la loi", précise Philippe Joguet tout en expliquant que "la législation impose que les sacs biosourcés répondent à la norme NF T51-800 ". À l'instar du logo "OK Compost Home", un label doit figurer sur les biosourcés.

Une garantie supplémentaire pour les détaillants. Des normes variées qui nécessitent d'être vigilant. C'est le cas par exemple avec le standard garantissant le compostage industriel (FR EN 13432), incompatible avec la législation actuelle. Un casse-tête supplémentaire pour les commerçants pour que l'affaire soit définitivement dans le sac.

 
Je m'abonne

NEWSLETTER | Chaque semaine, l'essentiel de l'actu

La rédaction vous recommande

Retour haut de page