Prêt-à-porter, un marché aussi complexe que dynamique
Un réassort permanent
Reste la question de l'investissement de départ nécessaire pour le porteur de projet désireux de se lancer dans le textile. " Il est loin d'être négligeable, répond Thierry Borde. La somme exigée varie, en moyenne, de 100 000 à 200 000 euros selon les enseignes et l'emplacement du point de vente. " À laquelle s'ajoutent des royalties variant entre 2 et 4 % du CA HT. Une configuration toutefois différente pour les autres typologies de réseaux. C'est le cas des commissions affiliation, " où les droits d'entrée s'avèrent souvent très inférieurs et les royalties inexistantes, puisque c'est l'affilié qui est rémunéré au travers d'un taux de commission sur les ventes, variant généralement entre 36 et 42 % ", détaille Mélanie Kessous (Observatoire de la franchise). Ici, à la grande différence du franchisé, ce n'est pas l'affilié qui est propriétaire de son stock, mais la tête de réseau. " Exit la gestion de l'assortiment et des approvisionnements, tout est géré de A à Z par l'enseigne qui prend aussi en charge les invendus en fin de saison ", complète Bernadette Guénou (Observatoire économique de l'IFM). Un coup de main formidable pour l'affilié débutant dans le textile qui peut alors se concentrer sur d'autres tâches tout aussi stratégiques : la gestion du personnel, la fidélisation des clients, etc. " C'est une solution rassurante pour l'affilié comme pour la tête de réseau qui garde alors la main sur la gestion de la marchandise, souligne Mélanie Kessous. Ainsi, nombre d'enseignes privilégient aujourd'hui un tel développement qui leur permet de maîtriser au mieux la logistique et de favoriser un réassort en permanence des vêtements, volet sur lequel les poids lourds du secteur sont souvent à la pointe. " D'autant que pour se démarquer dans un secteur toujours plus concurrentiel, " la tendance est désormais à la suppression des deux collections par an pour arriver à un réajustement permanent des stocks en fonction des goûts des clients. Des logiciels performants doivent gérer au mieux les stocks et le réassort ", précise Thierry Borde.
Une bonne dose de créativité
C'est dire si un tel métier suppose un savoir-faire spécifique. " Dans le cas de la franchise pure comme dans celui de la commission affiliation, les acteurs aiment s'entourer de partenaires ayant déjà une forte expérience dans l'univers du textile ou du commerce et une parfaite connaissance du tissu local ", confirme Mélanie Kessous. À savoir des profils capables d'anticiper les attentes des consommateurs pour "coller" à la mode, et ayant acquis des notions de gestion d'une boutique de prêt-à-porter : connaissance du merchandising, maîtrise du plan d'achats du stock, décryptage des nouvelles tendances en couvrant des salons, des showrooms... Une exigence qui s'impose d'autant plus dans les enseignes de commerce associé, dont la vocation est de fédérer des indépendants du secteur. " La plupart de nos adhérents sont des professionnels du prêt-à-porter désireux de bénéficier de la force d'un réseau, indique Lydie Galland (Territoire d'Homme). Indépendants dans la gestion de leur business, ils peuvent profiter des moyens mis à disposition par l'enseigne pour mutualiser leurs achats, la communication et tous les services communs à l'enseigne. " Quel que soit le type de réseau choisi, l'expertise du porteur de projet en tant que gestionnaire s'avère souvent incontournable dans un marché encore très instable. À laquelle s'ajoutent d'autres compétences multiples : posséder le sens du commerce et de l'accueil, une aptitude à manager et, bien sûr, une véritable affinité pour un métier supposant de votre part une bonne dose de créativité.
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