Le secteur automobile en vitesse croisière
Si l'industrie automobile française a connu un nouveau de repli de ses ventes en 2014, l'impact reste minime sur l'entretien, la réparation ou le nettoyage. Reste que la plupart de réseaux adaptent d'ores et déjà leur business model aux nouvelles habitudes des consommateurs.
Je m'abonneSelon les données du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), publiées début janvier, le recul des ventes dans le secteur de l'automobile s'élève à 5,7 % par rapport à 2012, année déjà considérée comme très mauvaise par les industriels. De fait, le marché français a réalisé son exercice le plus catastrophique depuis 1997.
" Ces résultats sont sans incidence sur notre business ", déclarent en choeur René Prevost, président de la Fédération française de la franchise (FFF) et dg de la branche franchise de Speedy, ainsi que Christophe Rollet, dg de Point S et vice-président du Syndicat des professionnels du pneu. " Les difficultés des constructeurs n'ont pas de répercussion immédiate sur l'entretien et la réparation. Les garanties constructeur étant en moyenne de deux ans, voir cinq chez certains d'entre eux, nous ne voyons entrer les véhicules dans nos ateliers qu'au bout de trois ans en moyenne ", poursuivent-ils.
Perte d'activité en 2013
Cette confiance est toutefois tempérée par le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA). Celui-ci fait état, dans son baromètre de janvier, d'une perte d'activité de 2 % pour l'entretien-réparation en 2013. " Ce n'est effectivement pas l'euphorie des années quatre-vingt ", reconnaît René Prevost. Les véhicules, de plus en plus fiables, subissent en effet moins de pannes et nécessitent des actes entretien de plus en plus espacés. Une vidange s'effectue, aujourd'hui, au bout de 30 000 km, contre 10 000 km il y a quelques années.
Autre évolution : les automobilistes roulent de moins en moins, surtout dans les grandes agglomérations, saturées et souvent engagées dans la promotion de modes de transport alternatif (covoiturage, vélos en libre-service, transports en commun). Et quand ils prennent le volant, les conducteurs roulent à l'économie ! La baisse du pouvoir d'achat suscite chez eux de nouveaux comportements.
Chez Point S, par exemple, on a constaté que de plus en plus de personnes conservaient leurs pneus hiver d'une saison sur l'autre, afin d'économiser les frais de démontage à l'approche de l'été. Un mauvais calcul pour le particulier, car des pneus hiver utilisés l'été s'usent plus rapidement et doivent donc être remplacés plus souvent. Mais une bonne source de diversification pour les professionnels qui, désormais, proposent tous, moyennant finance, le gardiennage des pneus hiver. Christophe Rollet, dg de Point S, se veut donc rassurant. " En dépit de ces nouvelles pratiques, on peut tout de même s'attendre à une relative stabilité du chiffre d'affaires dans le secteur en 2014. En effet, même si le budget pneumatique fait partie des premiers touchés en période de crise, les automobilistes auront toujours à coeur de préserver leur sécurité ", affirme-t-il.