Temps gris sur les soldes d'hiver 2015
Les attentats commis dès le premier jour des soldes d'hiver ont eu des répercutions importantes sur la consommation des Français. Avec, pour les professionnels du commerce, plus ou moins de possibilités de rattrapage par la suite.
Je m'abonneLes consommateurs n'ont, cette année encore, pas fait de folies pour les soldes. Tel est le constat des professionnels du commerce à l'issue de la session d'hiver qui s'est déroulée du 7 janvier au 17 février 2015. Les raisons de cette atonie générale? Au-delà de la crise économique persistante et de l'essor des ventes privées (offrant aux consommateurs, dès décembre, la possibilité de bénéficier de réductions), les attentats de Paris survenus le premier jour des soldes ont détourné les Français des magasins. Et pour cause...
"Nous avons observé des niveaux de vente équivalents entre janvier 2014 et janvier 2015, explique Jean-Marc Génis, président de la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH). Les soldes ont très mal démarré à cause des événements. A la fin de la première semaine, les ventes étaient en baisse de 10 % par rapport à 2014. La suite de la période a cependant permis de rétablir un équilibre".
Plus précisément, la première quinzaine des soldes dans l'habillement et le textile a enregistré une baisse de 6 % selon les chiffres de l'Institut Français de la Mode publiés le 27 janvier 2015. Et ce, malgré des rabais équivalents (dans 55 % des cas) voire supérieurs (36 % des cas) pratiqués par les commerçants.
Fin des soldes flottants
Dans ces circonstances, les centres commerciaux, quant à eux, enregistrent une légère décroissance. "La fréquentation recule de 0,6 % sur l'ensemble de la période", révèle Jean-Michel Silberstein, délégué général du Conseil national des centres commerciaux (CNCC). Par ailleurs, ils devraient enregistrer au total une baisse de 1 à 1,5 % de leur chiffre d'affaires, selon un bilan provisoire.
En revanche, les ventes par Internet ont progressé durant la période. Selon la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), elles ont augmenté de 10 % sur les quatre premières semaines, malgré, là aussi, un ralentissement début janvier.
Autre spécificité cette année : la suppression des soldes flottants, conduisant à un allongement de la durée des soldes de cinq à six semaines. "Cela ne change rien, estime Jean-Marc Génis (FEH). C'est le début de la période qui est déterminant. Trois premières mauvaises semaines ne présagent en général rien de bon pour la suite... ". Avis plus nuancé du côté du CNCC : "si en temps normal la sixième semaine ne change rien, elle a permis, dans ces circonstances exceptionnelles, de récupérer une partie des achats non réalisés lors des premiers jours", affirme Jean-Michel Silberstein, avant de conclure : "C'était si mal parti que l'on ne pensait pas pouvoir se rattraper. Nous avons constaté un phénomène d'élasticité des achats. C'est encourageant pour la suite".