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Bernard Stalter, président de l'APCMA : "Simplifions la vie des petits patrons"

Publié par Julien van der Feer le - mis à jour à
Bernard Stalter, président de l'APCMA : 'Simplifions la vie des petits patrons'

RSI, compte pénibilité, apprentissage, présidentielle... Bernard Stalter, nouveau président de l'APCMA, dévoile son programme et ses idées.

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Vous venez d'être élu à la tête de l'APCMA. Quelles sont vos priorités ?

Bernard Stalter : Ma priorité consiste à redonner de la visibilité à l'artisanat. C'est un secteur qui représente 25 % de notre économie, qui recrute et qui forme 180 000 jeunes chaque année. C'est une démarche que je souhaite collective avec le réseau des chambres de métiers et toutes les organisations professionnelles.

Par ailleurs, en 2017, nous devons redonner confiance aux entreprises artisanales. C'est un point essentiel si nous voulons qu'elles se développent, mais aussi qu'elles se transmettent. Aujourd'hui, plus de 20 % des dirigeants ont plus de 55 ans, c'est donc un enjeu majeur. Chaque entreprise qui disparaît, c'est avant tout un drame social. Ces sujets seront au coeur de mon projet de mandature coconstruit avec les chambres de métiers et les présidents des départements et des régions. Naturellement, il sera amendable en fonction des mesures mises en place par le prochain gouvernement.

En mai, nous allons con­naître le nouveau président de la République. Quelles mesures doivent être prises en faveur de l'artisanat, en priorité ?

Je parlais de visibilité et cela passe par plus de reconnaissance. Il est impératif qu'il y ait un ministre de l'Artisanat dans le prochain gouvernement car il y a de nombreux sujets sur lesquels nous devons avancer. Nous manquons cruellement de personnel qualifié et nous cherchons des apprentis tandis que la France compte plus de 5 millions de demandeurs d'emploi. Les sujets prioritaires pour l'artisanat, c'est comment éviter la concurrence déloyale liée à la micro-entreprise, lever les contraintes liées aux normes et baisser les charges qui pèsent sur les entreprises et les empêchent de recruter. C'est aussi la préservation et le renforcement de nos parcours individualisés de formation avec les Universités régionales des métiers et de l'artisanat (URMA).

Mais tout ce travail devra aussi se faire avec nos partenaires que sont les conseils régionaux.

Le RSI est un point de ­tension pour de nombreux artisans. Faut-il le supprimer ?

Le RSI est le résultat de la fusion des caisses de protection sociale des chefs d'entreprise. Et comme toute fusion, sa mise en oeuvre est compliquée. Maintenant, je ne pense pas qu'il faille supprimer le régime, mais plutôt le réformer et le simplifier. Tout n'est pas noir ou blanc. Il faut mener une coréflexion et une coconstruction avec l'ensemble des acteurs.

"Je ne pense pas qu'il faille supprimer le RSI"

Le RSI est certes critiqué sur son fonctionnement, mais aussi et surtout sur son poids économique. Et ça, je le comprends. Je milite d'ailleurs fortement pour revoir l'assiette des cotisations à la baisse. Reste un bémol qui est essentiel à mes yeux : s'il peut y avoir des erreurs et des dysfonctionnements, le RSI ne peut en aucun cas mettre en difficulté les artisans ! Il faut donc plus de réactivité de sa part.

D'un autre côté, il ne faut pas oublier non plus que, grâce au RSI, nous avons, en tant qu'indépendant, notre mot à dire sur la gestion de notre régime. S'il disparaît, nous risquons de perdre nos spécificités. Dans les six mois à venir, je vais rencontrer l'ensemble des organisations professionnelles sur ce sujet. Les décisions ne peuvent pas reposer sur un seul homme et viendront d'un consensus général. Dans les prochains mois, je consulterai l'ensemble des acteurs concernés car c'est un sujet majeur.

Quid du compte pénibilité, notamment dans le ­bâtiment ?

C'est simple, il faut le supprimer. Les métiers ne sont plus aussi pénibles qu'autrefois, notamment dans le bâtiment. Toutes les organisations ­professionnelles et les chefs d'entreprise ont travaillé pour faciliter au maximum le travail de leurs collaborateurs. Mais le compte pénibilité ne peut pas être un rapport de force entre les syndicats et les organisations professionnelles. Il faut arrêter cette lourdeur administrative qui s'ajoute aux autres. C'est comme le prélèvement à la source. Nous sommes en train de créer des mesures qui seront payées par les entreprises ­artisanales et qui seront, au final, répercutées sur les consommateurs.

 
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