Des soldes d'hiver " moyennes " en 2016
Bilan décevant pour les soldes d'hiver 2016 qui ont pris fin mardi 16 février. L'Alliance du commerce et le Conseil national des centres commerciaux livrent leurs points de vue.
Je m'abonneIls s'annonçaient compliqués. De ce point de vue-là, ils n'ont pas déçu. Les soldes d'hiver 2016, qui avaient démarré mercredi 6 janvier, se sont achevés mardi 16 février sur un bilan partagé. " Les soldes, pour le secteur succursaliste, ont moyennement marché ", observe Claude Boulle, président exécutif de l'Alliance du commerce, regroupant la fédération des enseignes de la chaussure (FEC), la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH) et l'Union du grand commerce de centre-ville (UCV).
" Moyennement ", autrement dit, avec des disparités selon les magasins, qui, selon leur emplacement géographique ou encore leur taille, sont, plus ou moins, parvenus à tirer leur épingle du jeu. Globalement, " le chiffre d'affaires est à l'étal par rapport à janvier 2014. Il est difficile de comparer avec janvier 2015 " [période des attentats de Paris, ndlr], explique l'expert, qui met par ailleurs en avant la suppression des soldes flottants et la tenue de ventes privées dès fin décembre 2015 comme facteurs rendant difficile la comparaison avec l'année dernière.
" Le chiffre d'affaires du mois de janvier s'est terminé à presque + 2 % par rapport à janvier 2015. La fréquentation est en baisse de 1%. Les gens se déplacent moins mais achètent davantage ", détaille de son côté Jean-Michel Silberstein, délégué général du CNCC (Conseil national des centres commerciaux).
Sur le Web, la tendance est plutôt favorable, même si les consommateurs n'ont pas augmenté leurs dépenses. " Les ventes sur internet ont progressé de 15 % sur les quatre premières semaines, confie la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance). Le montant moyen des commandes est stable à 114 euros ".
Mauvaise saison à Paris
Une saison notamment précédée par les attentats de novembre, qui ont impacté la fréquentation des magasins. " Très négativement, surtout en novembre à Paris ", explique Jean-Michel Silberstein. " Paris a souffert du retrait de la clientèle étrangère ", remarque Claude Boulle. Constats renforcés par une enquête de la CCI Paris Ile-de-France sur les soldes d'hiver 2016, selon laquelle 91 % des commerces parisiens ont observé une baisse de fréquentation à partir du 13 novembre 2015, non sans conséquence sur leur chiffre d'affaires de la saison. De façon globale, les soldes n'ont pas bénéficié aux commerçants de la capitale. 27 % d'entre eux n'ont généré aucun chiffre d'affaires supplémentaire durant la période, par rapport à un mois normal.
" 2015 année la plus chaude "
Autre particularité de ces soldes d'hiver, sur un tout autre plan, une météo particulièrement clémente en France, qui n'a pas arrangé les commerçants. " 2015 a été l'année la plus chaude depuis la mise en place du système de mesure ", rappelle Claude Boulle. " La météo a eu un impact sous-estimé. Les magasins spécialisés dans les équipements des personnes représentent 40 % de la surface des centres commerciaux. Cette météo a privé les professionnels d'une saison normale de vente ", analyse Jean-Michel Silberstein.
Dans ces conditions, comment se projeter dans l'avenir ? " Nous sommes en train de revenir à une situation presque normale concernant la fréquentation ", assure le spécialiste, qui espère aussi que les chiffres d'affaires de février seront bons, boostés par la vente des produits restant en stock, que les commerçants n'ont pas encore réussi à écouler.
>> Relire le bilan des soldes d'hiver 2015