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[Tribune] Professionnels au volant, danger au tournant ?

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[Tribune] Professionnels au volant, danger au tournant ?
© Giorgio Pulcini - Fotolia

Les automobilistes professionnels sont, de par les distances parcourues, plus impactés par les accidents de la route. Leurs comportements à risque expliquent que leur taux d'accidentologie soit nettement plus important que les automobilistes classiques.

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Comme chaque année, l'Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) a publié fin janvier son bilan provisoire de l'accidentalité routière. Selon ses premières estimations, les résultats sur l'année 2018 sont plutôt positifs : la mortalité sur les routes affiche une baisse de 5,5%, le nombre d'accidents corporels a diminué de 4,7% et celui des blessés de 5,3% (avec une baisse de 24,6% pour les blessés hospitalisés).

En 2018, la vitesse excessive ou inadaptée, l'alcool et le non-respect des règles de priorité sont restés en tête des causes de mortalité sur les routes. Malgré les campagnes choc mises en place par la Sécurité routière, les Français interrogés sur leur conduite continuent d'adopter régulièrement, de leur propre aveu, des comportements à risque lorsqu'ils sont au volant.

Et alors que les accidents de la route constituent la première cause de mortalité au travail en France (55% des accidents du travail occasionnant des décès se produisent sur la route), les professionnels explosent le compteur en matière de mauvais comportements...

Quand conscience professionnelle rime avec danger

Si la probabilité de sinistre sur une année est de 39% pour un conducteur moyen, elle s'élève à 60% pour les véhicules d'entreprise, chiffre qui s'explique notamment par le nombre plus élevé de kilomètres parcourus par an (13 000 contre 35 000 en moyenne). Néanmoins, les résultats du baromètre AXA Prévention1 et ceux de l'étude Ifop pour Fleetmatics2, tous deux publiés en 2017, se complètent et sont éloquents : au volant d'un véhicule d'entreprise, les conducteurs ont tendance à commettre davantage d'infractions.

Première cause de mortalité sur les routes, la vitesse excessive est un comportement fréquent chez les automobilistes professionnels : 90% des conducteurs interrogés reconnaissent dépasser régulièrement les limitations de vitesse, 17% précisant excéder les 160km/h . Parmi les raisons invoquées : le manque de temps et le fait d'être en retard au travail ou à un rendez-vous professionnel (71% des sondés) ainsi que le stress (62%) . Sur le trajet retour, 45% disent avoir besoin - envie ? - de rejoindre rapidement leur domicile.

Certains professionnels, comme les commerciaux, les techniciens et les livreurs, passent plusieurs heures par jour au volant de leur véhicule de service. Aussi, outre le fait d'adopter une vitesse trop élevée afin d'honorer leurs multiples rendez-vous quotidiens, nombreux sont ceux qui profitent de leurs trajets pour consulter leurs SMS et leurs mails tout en conduisant - une fois par mois pour 61% des personnes interrogées, tous les jours pour 35% des répondants2 - ce qui multiplie le risque d'accident par 23 !

Par ailleurs, la conduite en état d'ébriété, à l'origine de nombreux accidents mortels, n'épargne pas les professionnels. Près d'un professionnel sur 3 admet avoir pris le volant après avoir consommé plus de 2 verres d'alcool, voire plus de 5 verres (pour 7% des professionnels interrogés), au cours d'un déjeuner professionnel1.

La responsabilité des entreprises engagée

Parce que la quête de performance peut inciter les salariés à réduire le temps passé au volant en effectuant des excès de vitesse ou à travailler en conduisant, les entreprises doivent mettre en place un accompagnement de leurs salariés pendant qu'ils sont au volant mais aussi en amont et en aval. Bonne nouvelle : plusieurs initiatives et de nombreux outils existent afin de les aider à faire de la sécurité routière de leurs collaborateurs une priorité.

Tout d'abord, plusieurs législations visent à baisser l'accidentalité routière en entreprise. Par exemple, en cas d'infraction détectée, les entreprises sont depuis janvier 2017 obligées de désigner les conducteurs fautifs afin que les amendes et les retraits de points leur soient imputés. Dès la première année de mise en oeuvre de cette mesure, les entreprises ont désigné 78,2% de leurs salariés en infraction, permettant de diminuer de 9,4% le nombre de contraventions adressées à des conducteurs de véhicules professionnels.

En parallèle, la prévention via des campagnes de communication interne, des formations à l'éco-conduite et la signature d'une charte de bonne conduite engageant la responsabilité de l'employé et récompensant les bons élèves, par exemple, peuvent aider à sensibiliser les conducteurs.

 
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