Les artisans et les commerçants gagnent en moyenne 49 000 euros par an
Le bulletin de santé des TPE est alarmant. Selon une enquête publiée par la Fédération des centres de gestion agréés, leurs revenus sont en baisse. L'artisanat du bâtiment et les services s'affaissent tandis que le commerce de détail alimentaire se maintient à flot.
Je m'abonneActivité en panne, résultats en baisse. Le bulletin de santé des petites entreprises du commerce et de l'artisanat est inquiétant. L'évolution du chiffre d'affaires des commerçants et des artisans stagne en 2012 (+0,5% seulement en 2012, contre +2,5% en 2011), tandis que le résultat courant chute lourdement, en moyenne, de 2,5 points (contre + 2,3% en 2011), selon la 19e édition du recueil "Chiffres et commentaires" publiée le 21 novembre 2013 par la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA). Parmi les TPE les plus touchées? Les professionnels du bâtiment dont l'activité recule de 0,2 % en 2012 alors qu'elle avait augmenté de 4,3 % en 2011, suivis des services (+0,1% en 2012, contre +3,7 % en 2011).
Des difficultés économiques qui impactent bien évidemment les revenus des dirigeants de TPE. En 2012, le résultat courant moyen brut, tous secteurs confondus, s'élève à 49 000 € (contre 50 000 € en 2011). Mais il chute à 41 000 € si l'on exclut les métiers de la santé (pharmaciens, opticiens, prothésistes dentaires) dont les niveaux élevés de revenus pèsent lourdement dans la moyenne statistique. Tous secteurs confondus, l'étude de la FCGA précise que parmi les 210 000 professionnels étudiés, 17% gagnent moins de 16 500 euros par an (soit moins que le Smic). Ils sont 32% à percevoir entre un et deux Smic (de 16 500 à 33 000 euros) et 21% à gagner entre deux et trois Smic (33 000 et 49 500 euros). Enfin, pour près du tiers des commerçants et artisans (30%), les revenus annuels sont supérieurs à trois Smic (plus de 49 500 euros).
L'esthétique et la mercerie en bas de tableau
En bas du classement, 21 professions réalisent un résultat courant brut inférieur à deux fois le Smic annuel brut, à savoir 33 000 €. Trois occupent la première marche du podium: le prêt-à-porter avec 33 000 €, les commerces de cycles et scooters avec 32 900 € et le secteur de l'électroménager, radio, TV, HiFi, qui a connu une année difficile avec 32 700 €. "Avec une activité en dents de scie depuis 2008, portée par le marché des téléviseurs numériques, 2012 a enregistré sa plus forte baisse de ces quatre dernières années, de 12,7%", commente la FCGA. En revanche, l'esthétique, le toilettage d'animaux, la mercerie et la coiffure à domicile enregistrent de moins bons résultats, avec des revenus bruts moyens compris entre 17 000 et 23 000 euros.
17 professions dégagent un résultat courant brut qui oscille entre 33 000 et 41 250 euros avec en tête la plâtrerie-décoration (41 000 euros), l'électricité générale (40 900 euros), la maroquinerie (40 600 euros). Le secteur de l'hôtellerie-restauration arrive juste après avec un revenu annuel brut de 40 400 euros.
Les bouchers-charcutiers gagnent plus de trois fois le Smic annuel
23 professions affichent un résultat courant brut compris entre 41 250 et 49 500 euros avec en chef de file la serrurerie-métallerie (49 000 euros), les garagistes (48 800 euros), la boulangerie-pâtisserie (48 700 euros). La charpente, la plomberie et la maçonnerie affichent des résultats honorables avec des revenus bruts respectifs de 48 000 euros, 45 900 et 45 800 euros par an.
Seules 16 professions enregistrent un résultat courant brut supérieur à 49 500 euros. En tête la pharmacie (175 900 euros), l'optique-lunetterie (92 200 euros) et le transport de malades (75 500 euros). Le secteur de la boucherie-charcuterie s'en sort plutôt bien avec un revenu annuel brut de 55 600 euros.
Méthodologie: cette 19e édition présente les indicateurs statistiques sur l'évolution économique de 210 000 TPE adhérentes des CGA membres du réseau FCGA/Anprecega. Ces résultats sont calculés à partir des déclarations fiscales 2012.