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Les indépendants poussent un coup de gueule contre le RSI

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Les indépendants poussent un coup de gueule contre le RSI

Plusieurs milliers de travailleurs indépendants, d'artisans et de commerçants sont descendus dans la rue lundi 9 mars 2015 à Paris, pour manifester du Sénat à l'Assemblée Nationale contre le RSI.

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Ils étaient des milliers. Des milliers d'artisans, de commerçants et de travailleurs indépendants à manifester lundi 9 mars 2015 à Paris, du Sénat à l'Assemblée nationale, contre le RSI, rebaptisé pour l'occasion "Racket sans interruption", et contre la nouvelle taxe de financement obligatoire des syndicats. "C'est la première fois en quatre ans que nous réussissons à rassembler autant de monde !", se réjouit Pascal Geay, président de Sauvons nos Entreprises, à l'origine de la manifestation.

Quel que soit le chiffre, 7000 selon la police, le double selon les associations d'indépendants (Sauvons nos Entreprises, Les Pendus, les Citrons Pressés, les Bonnets Rouges, les Déplumés ou Buralistes en colère), ce rassemblement est un succès. En province, des commerçants ont soutenu le mouvement en apposant une affichette sur leur vitrine ou en se postant en silence devant des caisses du RSI, notamment dans la Loire et les Pyrénées-Orientales.

"Qu'on arrête de tuer ceux qui se tuent au boulot !"

A 13 heures, avant le départ de la marche, différents porte-parole se sont succédé sur une tribune installée sur la place jouxtant le Jardin du Luxembourg, dans le VIe arrondissement de Paris.

Pascal Geay (en orange), président de Sauvons nos Entreprises

Pascal Geay y a demandé un moratoire sur les dysfonctionnements du RSI dans le mois à venir, sous peine d'occuper des caisses.

"Nous demandons, pendant ce moratoire, que nos cotisations soient versées sur un compte de dépôt. Nous demandons également l'ouverture d'une enquête pour trouver les responsables de la création du RSI et comprendre pourquoi cette caisse a été montée si rapidement. Nous souhaitons la création d'une autre caisse, qui fonctionne celle-là, et ne nous assassine pas. Nous demandons à ce que les cotisations baissent à 30% contre 47% aujourd'hui. C'est possible, en faisant du ménage au RSI", affirme-t-il.

La CFE, une épée de Damoclès

Philippe Rieunau, président des Citrons Facilement Exploitables, et son vice-président Florian Landès, ont également pris la parole quelques minutes pour dénoncer l'absence de réforme de la CFE. "Depuis la réforme de la taxe professionnelle, la CFE, calculée sur le chiffre d'affaires et non le résultat de l'entreprise, à la discrétion, de plus, des collectivités locales qui peuvent la faire exploser d'une année à l'autre, n'est en rien équitable pour les petites entreprises, lésées par le mode de calcul. Il s'agit d'une véritable épée de Damoclès", dénonce Florian Landès.

Philippe Rieunau, pdt Citrons

Les porte-paroles des Citrons ont également exposé la question de la taxation des dividendes dans les SARL. Quand ils sont supérieurs à 10% du capital social de l'entreprise, les dividendes que se versent professions libérales et dirigeants de SARL sont soumis à 60% de charges patronales et salariales. Un amendement devait étendre cette règle aux dirigeants de SA et SAS détenant plus de la moitié du capital de leur entreprise. Mais devant la levée de boucliers des fédérations patronales, l'amendement a été retiré alors que les petits patrons sont, eux, toujours soumis à cette règle. "Encore une injustice fiscale entre petites et grandes entreprises ! De plus, elle est en total désaccord avec l'article 13 de la charte du contribuable qui prône une égale répartition entre tous les citoyens "en raison de leurs facultés"", défend Florian Landès.

"Un grand moment de solidarité"

"J'espère que nous nous sommes fait entendre", Nathalie Merci, vice-présidente des Pendus

Du côté des Pendus, on parle d'une journée historique. Nathalie Merci, vice-présidente de cette association, et chapelière depuis 12 ans à Carcassonne, salue la mobilisation générale et la capacité de tous les collectifs à s'être réunis autour de la même cause. "C'était une très belle manifestation, un élan comme jamais, un grand moment de solidarité avec les indépendants. Nous avons montré que nous ne pouvions plus tenir. J'espère que nous nous sommes fait entendre. J'ai entendu un député se plaindre de la baisse du reversement de la TVA, évoquant la fraude. Mais si sept TPE disparaissent chaque heure en moyenne, comme je l'ai appris récemment, il ne faut pas s'étonner du manque à gagner ! La moyenne des revenus, chez nous, est de 500 euros par mois. Le RSI nous prend 54% de charges. Ajoutez la CFE, la Sacem, la Spre, etc. On ne peut pas vivre de notre travail !", s'insurge-t-elle.

Les Pendus réclament également un moratoire immédiat du RSI sur tous les contentieux, un gel des cotisations en cas de longue maladie, un minimum vieillesse à la retraite, un minimum chômage de "quatre ou cinq mois, le temps de se retourner" en cas de défaillance, et une baisse des charges de 30%, "qui nous permettrait d'embaucher, car le Cice ne compense pas un salaire", martèle Nathalie Merci. Même si 106 députés UMP ont signé pour un moratoire du RSI, la vice-présidente des Pendus déplore que ce soutien aux six millions d'assurés arrive 15 jours avant les élections.

 
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