Les artisans et les commerçants sur le pied de guerre
Estimant que leur colère n'a toujours pas été entendue par le gouvernement, les artisans et les commerçants, réunis sous le mouvement des "Sacrifiés" de l'UPA, engagent une nouvelle série d'actions.
Je m'abonneAprès le succès du mouvement des "Sacrifiés" initié par l'Union professionnelle artisanale (UPA) le 13 novembre 2013 qui a récolté près de 900 000 soutiens, les artisans et les commerçants engagent une nouvelle opération de protestation. Cette campagne de mobilisation, intitulée "Sacrifiés 2", prend notamment à témoin les parlementaires et les candidats aux élections municipales, les invitant à s'engager sur le site Sauvonslaproximité pour la sauvegarde des entreprises de proximité. Une nouvelle série d'actions, dont l'objectif est, une nouvelle fois, de relayer le ras-le-bol et la colère des dirigeants de TPE, menacés de disparaître sous le poids croissant des prélèvements sociaux et fiscaux.
Les artisans et les commerçants estiment en effet ne pas avoir été encore entendus, malgré la concertation engagée par le gouvernement avec l'UPA pour tenter de calmer le jeu. "Des mesures ont été prises mais elles ne sont pas à la hauteur des enjeux. Le pacte de responsabilité annoncé par le Président de la République répond directement à la demande de l'UPA de baisser le coût du travail supporté par les entreprises, y compris pour les travailleurs non salariés. Malheureusement le calendrier de mise en oeuvre, de 2015 à 2017, est beaucoup trop tardif", s'exaspère Jean-Pierre Crouzet, le président de l'UPA.
L'UPA demande donc l'application du pacte de responsabilité dès 2014, avec l'abandon du Crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice) au profit de la suppression pure et simple de la cotisation d'allocations familiales assise sur les salaires et sur les revenus des travailleurs indépendants. Ses représentants porteront cette requête dans le cadre des instances de concertation mises en place, et notamment lors des assises de la fiscalité et du Haut conseil du financement de la protection sociale.
Vidéo de la nouvelle campagne de l'UPA:
Un malaise national
En contrepartie, l'UPA est prête à s'engager en faveur d'un développement historique de l'apprentissage en vue d'atteindre l'objectif de 500 000 apprentis en 2017. "Les entreprises de proximité forment déjà 280.000 apprentis chaque année, soit 70% du total. Elles sont en mesure de dépasser ce chiffre. Cependant ce déploiement ne pourra se faire qu'à certaines conditions, à commencer par le rétablissement des mesures d'accompagnement des employeurs d'apprentis récemment supprimées", poursuit Jean-Pierre Crouzet.
Reste que le malaise des artisans et des commerçants se fait ressentir un peu partout dans l'Hexagone. Et pas seulement sous la houlette de l'UPA. Le mouvement des "Citrons facilement exploitables", composé d'environ 500 artisans et commerçants indépendants sur le grand Albigeois (sud-ouest de la France), organisent une manifestation à Paris le 27 février prochain aux côtés de l'association Sauvons nos entreprises (SNE). Leur cheval de bataille? Tous militent pour une réforme de la cotisation foncière des entreprises (CFE).