L'alimentation spécialisée a un appétit d'ogre
Marketing léché et offre renouvelée
Pour contrer les artisans chocolatiers indépendants et autres grandes surfaces, les franchises ne manquent pas d'atouts : un marketing pensé pour attirer le client, une offre qui se renouvelle à intervalle régulier, de beaux magasins au concept régulièrement rénové et la notion de cadeau qui prédomine. " Notre fonds de commerce, ce sont à 80 % les cadeaux ", souligne Mario Catena. Le traditionnel ballotin concurrence directement le bouquet de fleurs par exemple. Ces enseignes ciblent également les professionnels. Entreprises, associations, comité d'entreprise (CE)... deviennent alors un débouché pour les franchisés qui élargissent ainsi leur panel.
Pour ouvrir une franchise de chocolat, il n'est pas nécessaire d'avoir un CAP dans le domaine : les produits sont fabriqués en usine, dans des laboratoires détenus par le franchiseur, et livrés directement dans les points de vente. L'artisan Pascal Caffet possède ainsi un laboratoire de 1 600 m2, employant 25 personnes, à Troyes (Aube). Et De Neuville une unité de production à Roanne (Loire). La marque forme les candidats à la franchise aux produits, au merchandising, à la gestion et à l'animation... Quant aux concepts de boutiques, ils vont du magasin de centre-ville d'environ 50 m2 au kiosque d'une vingtaine de m2 prévu pour les centres commerciaux par exemple. L'enseigne Chocolats Roland Réauté se distingue par des magasins de périphérie de grande surface (250 m2) en libre-service, avec une offre à prix attractif (à partir de 29 euros le kg).
Malgré le contexte économique difficile, chaque franchiseur prévoit de poursuivre son développement : De Neuville vise ainsi les 200 points de vente d'ici à trois ans et annonce un nouveau format, sur 200 m2 en libre-service de périphérie, actuellement testé à Angers (Maine-et-Loire). De leur côté, les chocolats Monbana, qui exploitent 15 points de vente dans l'Ouest et se développent en franchise depuis 2010, ciblent 50 magasins d'ici à 2015, tandis que l'enseigne Yves Thuriès entend, elle aussi, donner un coup d'accélération à son réseau.
Concernant l'investissement pour ouvrir un point de vente, comptez globalement un droit d'entrée compris entre 15 000 et 45 000 euros, une redevance généralement autour de 3 à 4 % du chiffre d'affaires (sauf chez Jeff de Bruges où il n'y a pas de royalties) et un investissement global entre 150 000 et 450 000 euros.
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