La tablette numérique : un acteur indispensable du commerce ?
Optimiser sa connaissance client
Au-delà de l'animation de la relation commerciale, la tablette s'avère aussi un bon outil marketing permettant d'optimiser sa connaissance client et, notamment, de mieux constituer son fichier de contacts. " La tablette permet de demander ses coordonnées à un consommateur de façon beaucoup plus conviviale " , assure Jean-Luc Pinson. Elle permet aussi, en se connectant au compte du client, de connaître l'historique d'achat de ce dernier et de le conseiller en fonction de ses commandes passées. Autre possibilité pour récupérer des contacts : organiser des jeux... à condition, là aussi, de solliciter ses fournisseurs pour obtenir des jeux "prêts à jouer" (des quiz, par exemple). " La question est de savoir quoi offrir au client en échange de son e-mail , souligne Jérémie Abric, directeur de la stratégie de l'agence de communication digitale Dagobert. Par exemple, un restaurateur peut lui envoyer chaque jour la liste de ses plats du jour " .
Dernier usage : le paiement, grâce à des applications dédiées. Une pratique plus répandue dans les grandes enseignes que dans les petits commerces. " Globalement, le paiement sur tablette n'est pas démocratisé, observe Jérémie Abric. Il est plus commun aux États-Unis. Il s'avère pertinent pour les clients car il leur permet de gagner du temps ". Plus besoin de patienter dans des files d'attente interminables : ils peuvent payer ailleurs qu'en caisse...
" La tablette génère de la fidélité "
Chacun la sienne. Dirigeant d'Our, une enseigne de kebab gourmets implantée à Paris et à Nantes, Damien Schmitz s'est doté, dans son établissement voisin de la gare Saint-Lazare (Paris), de deux tablettes numériques : l'une pour ses clients, l'autre pour lui. " J'ai misé, dès 2011, sur la tablette, pour créer de la différenciation et offrir à mes clients un service innovant ", explique le commerçant.
Disponible en salle, la première tablette permet aux consommateurs de surfer sur Internet, d'utiliser Facebook, de se prendre en photo et de jouer à Candy Crush tout en dégustant leur sandwich. Même si, aujourd'hui, " la tablette a perdu de son intérêt parce qu'avec leur smartphone, les clients ont un équivalent dans leur poche ", Damien Schmitz réfléchit à en installer une dans son deuxième restaurant parisien ouvert au printemps 2015 car " l'outil sert malgré tout et fait désormais partie de [leur] image de marque ".
Le second terminal, réservé aux employés, permet de réaliser toutes les opérations de back-office : réception des commandes, inventaire (grâce à Excel), documents comptables, etc. "De quoi gagner du temps sur la saisie ", se réjouit le commerçant, avant de compléter : " L'impact numéro un de la tablette en termes de business est qu'elle permet de générer de la fidélité. Auparavant, nous remplissions des fiches papier, qui se perdaient facilement. Là, les données sont intégrées directement au système ". Preuve que ça fonctionne ? Le restaurant équipé de tablettes compte 4000 porteurs de cartes de fidélité, contre... moins de dix pour celui qui (pour l'heure) en est dépourvu !
Pour aller plus loin, Damien Schmitz s'intéresse désormais au paiement sur tablette, testé progressivement depuis le printemps 2015 dans deux magasins. " L'avantage est que l'on peut encaisser deux clients en même temps. L'application que j'utilise (iZettle) prend en charge le paiement par Amex (utile pour une clientèle touristique) et, contrairement à la tablette en elle-même, elle ne demande pas d'investissement ".
Repères
Raison sociale : SAS Our
Activité : Restauration rapide
Siège social : Paris (VIII e arr.)
Année de création : 2009
Dirigeant : Damien Schmitz, 34 ans
Effectif : 12 personnes
CA 2014 : 500 k€
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