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Un caviste qui a pris la voie du e-commerce à grande vitesse

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Un caviste qui a pris la voie du e-commerce à grande vitesse

Simon Ezanno n'a eu besoin que de cinq jours - et beaucoup de travail - pour lancer sa boutique en ligne. Un nouveau canal de vente qui lui offre des perspectives plus qu'encourageantes pour l'avenir.

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Le 14 mars, Édouard Philippe annonce la fermeture des commerces non-essentiels. En tant que caviste, Simon Ezanno n'était pas forcément concerné. "Mais je savais que j'aurais beaucoup moins de demande en magasin, et que je devrais trouver une autre façon de vendre, se rappelle-t-il. J'ai pensé que la vente en ligne était obligatoire."

Les circonstances le poussent donc à accélérer son projet de site web, qu'il ne comptait pas lancer avant l'an prochain. Le lundi suivant, il reprend contact avec l'agence Lamour du Web, basée à Lanester. "Je travaillais déjà avec eux pour les campagnes marketing.", détaille le caviste pour expliquer son choix. Ensemble, ils se fixent le challenge de lancer le site en cinq jours. En travaillant quinze heures par jour, Simon Ezanno parviendra à y intégrer 150 références produits - sur les 500 de son catalogue, progressivement ajoutées par la suite.

Il aura également déboursé 16 000 € pour la réalisation du site, l'achat de la solution e-commerce d'encaissement, les référencements naturel et payant. "Pour rentabiliser l'opération - et ça ne se fait pas sur un mois mais au moins sur un an - il faudra que le site draine des ventes et devienne un second magasin, juge le chef d'entreprise. Mais, avec le virus, les codes du commerce ont changé : les clients ne se rendent plus dans un magasin comme avant. Et cela me permet de garder de l'activité quoi qu'il arrive."

Du vin, du chocolat et des huîtres

Sitôt le site lancé, Simon Ezanno annonce par mailing aux clients de sa base de données qu'il propose désormais commande et paiement en ligne ; avec livraison dans un rayon de 30 km. Il utilise aussi sa présence sur Instagram et Facebook pour diffuser l'information. "Y compris plus largement qu'à mes abonnés, en sponsorisant mes publications, précise-t-il. Pendant le premier mois de confinement, j'y ai investi 10 € à 15 € par jour." Et il n'a jamais gagné autant de notoriété que pendant le confinement : 1 000 followers sur ces quelques semaines, contre 3 000 en trois ans auparavant. Au final, le site aura comptabilisé environ 10 000 visites durant le confinement, qui se traduisent en presque 30 000 € de CA.

"J'ai réussi à terminer le mois de mars quasiment normalement, souligne Simon Ezanno. Le mois d'avril a été en baisse par rapport à 2019, car d'habitude je livre aussi à des professionnels et des festivités. Mais, pour ce qui est des particuliers, j'ai maintenu l'activité à la normale - un bel exploit." Sa trésorerie a tout de même souffert.

S'il estime la perte à 40 000 €, il reste tout de même positif : "J'ai fait un PGE de 40 000 €, ce qui m'a permis de m'en sortir. Ça, et les initiatives que j'ai prises." Des initiatives qui ne s'arrêtent pas. Après avoir mis en place des partenariats avec un chocolatier et un ostréiculteur, pour proposer leurs produits sur son site durant le confinement, il compte réitérer avec un restaurateur. Sans compter qu'une version plus aboutie de son site est en ligne depuis le 5 juin, où sont proposés notamment promotions et parrainage. "Il s'avère que mon CA de l'année prochaine devrait se développer, grâce à ce nouveau service d'e-commerce. Et je compte mettre en place l'expédition par La Poste, au niveau national.", conclut le gérant.

Repères

Raison sociale La Cave de la Ria

Activité Caviste et épicerie fine

Siège social Belz (Morbihan)

Date de création Juillet 2017

Gérant Simon Ezanno, 28 ans

Effectif 3 personnes

CA 2019 380 k€

 
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