L'e-commerce s'ancre dans les habitudes d'achats avec ce 2e confinement
Les résultats de l'étude GfK révèlent le coup d'accélérateur porté par le deuxième confinement à certaines transformations de la société, notamment dans la manière de consommer des Français. Des changements à effet immédiat, dès cette fin d'année, mais aussi à plus long terme.
Je m'abonneLe premier confinement avait rendu perceptible l'impact des comportements des consommateurs sur l'environnement et déclenché débats sur "le monde d'après" et prise de conscience généralisée. La sortie de confinement et la crise économique, plus ou moins forte selon les secteurs d'activité, ont ajouté au trouble des consommateurs, pris entre désir d'achats "à rattraper" et incertitude sur leur emploi et revenus. Les résultats de l'étude GfK Consumer Pulse Covid-19 sur le reconfinement reflètent cette dualité. 58% des Français souhaitent réduire leurs dépenses soit pour faire face à des imprévus, soit pour s'engager dans une consommation plus responsable.
"Nous en observons la transcription directe dans les critères de choix et projets d'achat des Français, commente Nathalie Bollé, directrice Consumer Intelligence GfK. Les consommateurs privilégient la notion de 'bon rapport qualité/prix' à 68% très loin devant les prix bas, pour leurs achats de nourriture comme d'équipement (32% et 33%). Dans l'univers alimentaire, les critères de choix 'responsables' ont pris une importance très forte : l'impact environnemental positif (bio, équitable, éco-conception) influence la décision d'achat à 55% comme l'origine locale des produits à 35% et ce avant la marque (32%) et le prix. "
Les équipements "plaisir" reportés
Côté projets, les comportements "raisonnés / raisonnables" se voient également. Si les achats prévus pour Noël sont toujours d'actualité, certains équipements "plaisir" sont massivement reportés. Parmi les Français ayant l'intention d'acheter des jouets, 50% d'entre eux le feront avant fin d'année contre seulement 11% d'abandon du projet. Idem pour la mode, autre cadeau phare des fêtes : 74% des Français comptaient en offrir, près d'un consommateur sur deux le fera pour Noël et seuls 10% y renoncent. A contrario, les projets d'achat de TV, de voitures, 2-roues ou de mobilier sont largement reportés ou annulés.
50% des consommateurs disent attendre de voir comment évolue la situation avant d'effectuer leurs achats de Noël, que ce soit pour l'équipement de la maison comme les jouets et produits de luxe. Cette proportion est encore plus forte sur les cibles d'acheteurs high-tech et petit électroménager.
Ancrage du e-commerce dans les habitudes
Conséquence directe et clairement identifiée des périodes de confinement, le développement du e-commerce. Loin d'être une lapalissade, si la fermeture contrainte des magasins a forcé les Français à plus fréquenter les sites e-commerce, beaucoup y trouvent un vrai intérêt. Cette bascule des usages est particulièrement notable sur les produits de grande consommation : 34% des Français réaliseront plus leurs courses alimentaires on line qu'avant la crise, 26% pour les produits d'hygiène-beauté. Au final, Internet devient circuit principal d'achat de produits alimentaires pour 19% des Français contre seulement un sur 10 avant la crise.
Le rapport au magasin évolue, les choix divergeant fortement selon les univers de produits et ce, parfois à l'opposé de l'intuition générale.
Ainsi, Nathalie Bollé précise : "La téléphonie est perçue comme un marché enclin à une digitalisation facile et rapide. Or, l'étude Consumer Pulse révèle que seulement 36% des consommateurs français utilisent aujourd'hui Internet comme circuit d'achat principal. Cela révèle l'attachement au point de vente sur cet univers de produit, pourtant orienté digital, et une résistance de sa fréquentation, constatée dans nos rues. "
A contrario, les acheteurs d'électroménager semblent opérer une bascule : de l'achat on line contraint par les mesures sanitaires, les Français se projettent plus volontairement sur un achat digital demain. Plus d'un acheteur en ligne de produits PEM/GEM sur 3 ne souhaite pas retourner en magasin une fois réouvert et semble définitivement converti.
Dans leur côté, les acheteurs de biens culturels et de mode restent attachés au concept de boutique : plus de 2 acheteurs on line sur 3 souhaitent les fréquenter à nouveau dès leur ré-ouverture.
Parmi les raisons de ne pas retourner en magasin, les consommateurs citent largement l'argument prix, tout univers de produit confondu, suivi de près par des notions de praticité, comme la livraison, la largeur de l'offre, la vérification du stock.