Franchise : comment financer votre projet
Servir d'intermédiaires auprès des banques pour obtenir plus facilement un prêt. C'est encore une force des réseaux. Reste que ce sésame n'est pas automatique. Encore faut-il présenter un dossier en béton.
Je m'abonneVous avez choisi votre réseau et connaissez ses conditions d’accès. Reste à savoir comment financer votre projet. Le plan de financement comporte le détail des investissements nécessaires à la création de votre point de vente. Les experts recommandent un apport personnel couvrant au moins 30 % du montant total (40 à 50 % en cas de franchise de services). En dessous de ce seuil, ils estiment que le franchisé ne pourra pas rembourser son prêt, les frais d’assurance et les intérêts, tout en se rémunérant.
N’hésitez pas à démarcher plusieurs établissements bancaires et, en priorité, ceux qui ont noué des partenariats avec votre franchiseur. Dans ce cas, vos interlocuteurs connaissent déjà l’enseigne et la fiabilité du réseau. L’agence à laquelle vous vous adresserez transmettra votre dossier au service national dédié à la franchise. Il sera rapidement analysé et vous bénéficierez des conditions négociées par le réseau (conditions monétiques, frais de dossier revus à la baisse, etc.). Par exemple, HSBC a ouvert une page internet dédiée permettant à ces partenaires d’envoyer les dossiers des candidats plus rapidement. Cette organisation permet non seulement de gagner du temps, mais également d’ouvrir les portes de la banque au porteur de projet.
Les partenariats sont revus chaque année, car rien n’est figé et les besoins évoluent de part et d'autre. Sachez enfin que les établissements bancaires sont à l’écoute de la motivation du candidat, de son implication dans le projet et de sa capacité à le vendre. Les banques accompagnent également les distributeurs qui souhaitent faire basculer leur enseigne en créant une franchise.
Bâtir votre dossier
Le franchiseur est tenu de fournir au futur franchisé un état local et national du marché, c’est-à-dire les chiffres-clés du secteur d’activité. En revanche, il vous appartient, en tant que futur chef d’entreprise, de tester l’opportunité d’affaires. Reste que "les meilleures données dont dispose un franchisé sont les résultats obtenus par un autre franchisé dans une zone de chalandise équivalente", assure Pascal H. Lambert, dirigeant de DMS FranchiseExpert, cabinet de conseil.
Mais cela ne vous dispense pas d’une étude de marché locale. Votre analyse du potentiel régional vous permet de compléter vos connaissances en vérifiant l’effectif de la population, ses caractéristiques et le nombre de concurrents. Faites aussi appel à un expert-comptable pour valider le prévisionnel et à un avocat, ou à un conseiller juridique, pour étudier le statut le plus pertinent pour votre structure : entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) si vous travaillez seul, société à responsabilité limitée (SARL) si vous avez un associé, etc.
Tout cela vous permettra de bâtir votre business plan. C'est le document que vous présenterez à la banque lorsque vous solliciterez un prêt. Il est donc essentiel de le soigner. C’est également un dossier personnel qui vous permet d’analyser la création de votre entreprise, étape par étape. Il comporte un résumé en quelques pages (trois ou quatre), puis le dossier lui-même, d’une vingtaine de pages avec les annexes (document d’inscription au registre du commerce ou des métiers, les trois derniers bulletins de salaire et les titres de propriétés).
S’agissant de la structure même de votre dossier, commencez par une introduction, puis déclinez tous les éléments importants : votre profil, vos motivations, la description du commerce, les produits, l’organisation de l’entreprise, l’entité juridique, l’étude de marché, le compte de résultats prévisionnel dans lequel vous confrontez vos prévisions de chiffre d’affaires avec vos prévisions de charges, ainsi que le plan de financement et le plan de trésorerie. Bref, un travail de longue haleine !