Numérique : 10 astuces pour réduire son empreinte numérique
La consommation d'énergie des technologies de l'information et de la communication représente 21 % de la consommation totale d'une entreprise. Comment devenir un(e) internaute responsable et réduire son empreinte numérique ? Voici 10 gestes écoresponsables à appliquer quotidiennement.
Je m'abonneComment agir ? Et pourquoi le fait d'utiliser son ordinateur a-t-il un impact aussi important sur l'environnement ? Prenons l'exemple d'un transfert d'informations lors de l'envoi d'un e-mail ou d'une requête. À chaque étape de son traitement, des équipements nécessitant de l'énergie pour leur fabrication et leur fonctionnement sont utilisés : la box, le disque de stockage, la succession de routeurs, les câbles (cuivre, fibre optique), les unités de stockage et les serveurs. Ainsi, leur usage et les matériaux nécessaires à leur fabrication entrent en compte dans le calcul de l'empreinte numérique.
Quelles actions privilégier pour la réduire ?
Être écoresponsable ne veut pas dire arrêter d'utiliser les technologies ! Mais de les utiliser de manière optimale.
1. Certaines manipulations doivent devenir un réflexe, comme supprimer tous les logiciels inutiles de nos ordinateurs, tablette ou smartphone, vider le dossier "téléchargements" du système d'exploitation, installer des raccourcis sur son ordinateur et penser à toujours fermer les onglets inactifs. Chaque ouverture d'onglet/dossier, comme chaque requête sur internet, va impacter l'empreinte numérique.
2. Mettre en veille son ordinateur au bout de 3 minutes sans utilisation, l'éteindre lors d'une pause prolongée est d'ailleurs régulièrement rappelé dans les entreprises. Appliquer ces gestes chez soi est tout aussi favorable. La plupart des appareils aujourd'hui proposent un mode éco, il permet de réduire la luminosité de l'écran, élément qui utilise fortement la batterie.
3. Nous pouvons aller plus loin dans le paramétrage des appareils et sélectionner une police d'écriture écologique. La police aussi a un impact : plus elle est fine, moins nous utilisons de toner pour imprimer le même volume de texte, et moins nous utilisons de place dans un PDF à envoyer puisque nous pouvons mettre plus de mots dans une page.
4. Faire durer ses équipements le plus possible est aussi un élément qui entre en compte. Selon l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), "utiliser un ordinateur plus longtemps et ainsi allonger sa durée de vie de 3 ans évite l'émission de 2,3 kg équivalent CO2 par an. Cette économie représente annuellement, à l'échelle de la France, un total d'émissions de CO2 équivalentes à environ 500 millions de km parcourus en voiture."
Le comportement de l'internaute sur Internet est un des axes essentiels pour réduire l'empreinte numérique.
Reprenons l'exemple de la requête web. Elle se traduit concrètement par les étapes suivantes : nous faisons appel à un moteur de recherche qui, via son data center, affiche sa page d'accueil. Nous rédigeons sa requête dans cette page, en cliquant sur "rechercher", une nouvelle sollicitation du data center du moteur de recherche est lancée.
Le moteur de recherche vous affiche les données qu'il a identifiées et, en cliquant sur une des propositions, le data center de l'hébergeur renvoie la page sélectionnée. Chaque émission et réception de données correspondent à une sollicitation, c'est-à-dire à une consommation d'énergie, multiplier par le nombre d'internautes dans le monde...
5. Lors de ses recherches sur internet, l'internaute écoresponsable rend les requêtes web moins complexes : en utilisant des mots-clés précis car cela permet de limiter la sollicitation des serveurs de moteur de recherche, donc la consommation d'énergie. Parallèlement, pour les sites internet que nous visitons régulièrement, l'utilisation des "favoris" dans le navigateur internet est idéale. Une autre façon de limiter ses requêtes est d'entrer directement l'adresse URL d'un site.
6. Pour les adeptes de musique et vidéos, préférer le téléchargement (légal) au streaming impact directement la sollicitation des appareils. En effet, en téléchargeant, le serveur ne transmet les données qu'une seule fois. L'internaute écoresponsable, la nuit par exemple, éteint sa connexion internet et débranche son ordinateur. Tous les appareils (Box internet, ordinateurs, smartphone, etc.) consomment même lorsqu'ils sont éteints.
Réduire son empreinte numérique signifie aussi changer la manière d'utiliser la messagerie électronique. Comme dans l'exemple de la requête web, le traitement d'un courriel sollicite un grand nombre d'appareils. L'internaute écoresponsable vise à diminuer le volume et le poids de ses courriels et du leur stockage.
7. Limiter le nombre d'envois en ciblant les destinataires de ses messages. Plus on envoie de messages, plus les appareils nécessaires au traitement seront sollicités et consommeront de l'énergie.
8. Mettre en place des signatures de courriel optimisées en évitant les images ou les mettant en basse-définition.
9. Réduire le poids des pièces jointes, en optimisant la taille des documents que nous envoyons. Pour cela, on doit favoriser l'utilisation des fichiers compressés, des images et PDF à basse résolution, ou encore insérer des liens hypertextes à la place d'un document. Lorsque nous répondons à un courriel, supprimer les pièces jointes attachées au message et sélectionner les destinataires nécessaires à la réponse, comme les images des courriels précédents est un autre moyen de réduire le poids de ses courriels.
10. Minimiser le stockage des courriels : ne conserver que les courriers électroniques nécessaires, et faire régulièrement le ménage. Un dossier à vider quotidiennement : les spams. Et pour aller plus loin, un anti-spam permet de réduire considérablement le nombre de courriels de ce genre.
Dernier conseil
Il n'est jamais trop tard pour opérer toutes ces améliorations et adopter les "bonnes pratiques" chez vous ou au sein de votre entreprise, si besoin est. Pour votre matériel, votre entreprise et... la sauvegarde de la planète !
Pour en savoir plus
Camille Delcour, fondatrice de Cybooster, consultante experte en analyse des risques et gestion de la fraude.