Brûlerie Belleville, du café de quartier au service sur abonnement
Brûlerie Belleville, fondé en 2013, se spécialise dans le café "zéro résidu de pesticides" via un écosystème fondé sur trois cafés, un atelier de torréfaction artisanal et un programme de vente de café en ligne sur abonnement.
Je m'abonneLa digitalisation et le modèle par abonnement envahissent le secteur de la vente de café. Trois ans après l'initiative de Nespresso, de nombreuses start-up (Urban Coffee Club, Crack Cafés, Kawa...) se lancent sur ce nouveau marché, entre artisanat, importation et service aux consommateurs. C'est le credo de Brûlerie Belleville, cofondée en 2013 par David Flynn et Thomas Lehoux. À l'époque, les jeunes gens sont tous deux propriétaires de cafés à Paris et se fournissent en Europe, se plaignant de ne pas trouver de grains de qualité en France.
David Flynn et Thomas Lehoux se lancent alors dans la torréfaction: "Le premier mois, nous ne ciblions que les professionnels, se remémore David Flynn. Nous avons ensuite commencé à ouvrir notre lieu au public le week-end et avons décidé de lancer notre site internet dès la première année, avec un concept d'abonnement." Six ans plus tard, Brûlerie Belleville compte 30 employés, quatre adresses parisiennes et installe son QG dans le XIXe arrondissement. Un projet d'abord financé en fonds propre, puis via une levée de fonds, dont le montant demeure confidentiel. Interrogé sur la singularité du projet, David Flynn affirme: "Nous nous différencions sur les assemblages de grains, auxquels nous portons une grande attention. Nous nous focalisons également sur la sélection de producteurs respectueux de leurs terres."
Une alternative au bio
En effet, les fondateurs lancent en janvier 2020 un programme baptisé "Zéro résidu de pesticides" et font tester la production de ses fournisseurs par un laboratoire. Un flashcode imprimé sur les sachets permet au consommateur de voir le détail des résultats. Une alternative au "tout bio". "Nous proposons des cafés certifiés bio mais cela reste compliqué, explique David Flynn. De nombreux producteurs renoncent à cette certification car les primes au bio demeurent très faibles et le prix du café, en ce moment, est extrêmement bas. Par ailleurs, les vérifications consistent surtout en un audit financier. Il est possible d'acheter des pesticides en espèces sans le déclarer afin que cela n'apparaisse pas dans la comptabilité." Enfin, il existe une certification bio pour l'Europe, une autre pour les États-Unis, une troisième pour le Japon... Le coût de revient s'avère ainsi très élevé pour les producteurs, situés en Amérique du Sud, Amérique centrale, en Afrique et en Asie.
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En parallèle de son activité de torréfaction et de sélection des grains, l'équipe s'attache à faire grandir sa communauté d'abonnés. La vente sur Internet représente pour l'heure 15% de l'activité de Brûlerie Belleville, un chiffre que David Flynn espère voir doubler courant 2020. L'équipe effectue toutes les tâches en interne, à l'exception des photos, réalisées par un ancien salarié devenu indépendant, et de la logistique, gérée avec Sendcloud, pour des envois par La Poste et DHL. L'entreprise est fortement présente sur Facebook, Instagram et LinkedIn et multiplie les événements en boutique. En 2019, lors d'un festival dédié au café, Brûlerie Belleville propose une activité baptisée "créez votre propre assemblage", dotée d'un prix. 400 candidats y ont participé.
Ces succès viennent après une période de difficultés pour l'entreprise. David Flynn se souvient de la baisse du cours de l'euro, lequel a perdu 25% de sa valeur face au dollar, il y a six ans. "Or, dans le monde entier, le café est acheté en dollars, précise-t-il. Tous nos prix d'achat ont augmenté brutalement en une journée. Nous ne possédions pas le capital nécessaire pour maintenir la stabilité de nos prix de vente. Nous avons dû communiquer auprès de nos clients pour justifier cette soudaine hausse." Une problématique surmontée grâce à la création d'une communauté de fidèles. L'histoire continue. Cette année, Brûlerie Belleville prévoit de s'exporter en Europe, en Corée du Sud et au Japon.