Les indépendants poussent un coup de gueule contre le RSI
Les porte-paroles des Citrons ont également exposé la question de la taxation des dividendes dans les SARL. Quand ils sont supérieurs à 10% du capital social de l'entreprise, les dividendes que se versent professions libérales et dirigeants de SARL sont soumis à 60% de charges patronales et salariales. Un amendement devait étendre cette règle aux dirigeants de SA et SAS détenant plus de la moitié du capital de leur entreprise. Mais devant la levée de boucliers des fédérations patronales, l'amendement a été retiré alors que les petits patrons sont, eux, toujours soumis à cette règle. "Encore une injustice fiscale entre petites et grandes entreprises ! De plus, elle est en total désaccord avec l'article 13 de la charte du contribuable qui prône une égale répartition entre tous les citoyens "en raison de leurs facultés"", défend Florian Landès.
"Un grand moment de solidarité"
"J'espère que nous nous sommes fait entendre", Nathalie Merci, vice-présidente des Pendus
Du côté des Pendus, on parle d'une journée historique. Nathalie Merci, vice-présidente de cette association, et chapelière depuis 12 ans à Carcassonne, salue la mobilisation générale et la capacité de tous les collectifs à s'être réunis autour de la même cause. "C'était une très belle manifestation, un élan comme jamais, un grand moment de solidarité avec les indépendants. Nous avons montré que nous ne pouvions plus tenir. J'espère que nous nous sommes fait entendre. J'ai entendu un député se plaindre de la baisse du reversement de la TVA, évoquant la fraude. Mais si sept TPE disparaissent chaque heure en moyenne, comme je l'ai appris récemment, il ne faut pas s'étonner du manque à gagner ! La moyenne des revenus, chez nous, est de 500 euros par mois. Le RSI nous prend 54% de charges. Ajoutez la CFE, la Sacem, la Spre, etc. On ne peut pas vivre de notre travail !", s'insurge-t-elle.
Les Pendus réclament également un moratoire immédiat du RSI sur tous les contentieux, un gel des cotisations en cas de longue maladie, un minimum vieillesse à la retraite, un minimum chômage de "quatre ou cinq mois, le temps de se retourner" en cas de défaillance, et une baisse des charges de 30%, "qui nous permettrait d'embaucher, car le Cice ne compense pas un salaire", martèle Nathalie Merci. Même si 106 députés UMP ont signé pour un moratoire du RSI, la vice-présidente des Pendus déplore que ce soutien aux six millions d'assurés arrive 15 jours avant les élections.
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