Soldes d'été 2017 : du mieux, mais...
Publié par Amélie Moynot le | Mis à jour le
Les soldes d'été 2017 se sont achevées le 8 août. A l'heure du bilan, les acteurs du secteur souhaiteraient faire évoluer le dispositif pour plus d'efficacité. Principaux chiffres et état des lieux.
Le premier jour des soldes d'été 2017, le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire annonçait le lancement d'une concertation avec les acteurs du commerce pour modifier leur organisation, par volonté de les rendre plus efficaces.
Six semaines plus tard, au moment du bilan de l'opération, les professionnels ne manquent pas de marteler à leur tour -comme ils le faisaient déjà auparavant- la nécessité de réinventer le dispositif pour redynamiser le commerce.
Critiqués notamment pour leur durée, jugée trop longue, les soldes d'été 2017, qui ont eu lieu du 28 juin au 8 août 2017 dans la majorité de l'Hexagone, ont pourtant enregistré des résultats plutôt positifs... en dépit de certaines réserves.
"Cela s'est assez bien passé la première semaine, ensuite, il ne s'est pas passé grand-chose...", observe ainsi Claude Boulle, président exécutif de l'Alliance du Commerce, qui représente la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH), la Fédération des enseignes de la chaussure (FEC) et l'Union du grand commerce de centre-ville (UCV), avant de déplorer la trop grande durée des soldes, préjudiciable aux ventes. Globalement, "juillet 2017 a été un peu meilleur que juillet 2016, et les soldes y ont contribué".
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De son côté, la Confédération des Commerçants de France (CDF), qui regroupe des indépendants du secteur, livre également quelques tendances. Pour les professionnels de la chaussure, la saison s'est "plutôt bien déroulée". Les chiffres d'affaires enregistrés par les détaillants sont "assez proches des deux précédentes années".
Même chose dans le secteur de la maroquinerie, où l'évolution est très légère à 0,63% par rapport aux précédentes soldes d'été. Reste qu'aux yeux de l'organisation, les soldes là encore "commencent beaucoup trop tôt et durent trop longtemps"...
Un bilan inégal
Dans le détail, tous les commerces ne s'en tirent pas de la même façon. "Les marques, les bonnes adresses, les grandes villes s'en tirent un peu mieux, indique Claude Boulle. Le milieu de gamme souffre".
Par ailleurs, les centres commerciaux et les indépendants n'ont pas constaté le même impact. C'est ainsi par exemple que, le premier week-end des soldes, les consommateurs ont privilégié ces centres (24 %) et Internet (19,8 %) plutôt que les boutiques de centre-ville (17,1 %), selon un sondage Toluna pour LSA relayé par le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) dans un communiqué du 6 juillet 2017.
A Paris, les commerçants ont été déçus, malgré une légère amélioration. Ils sont en effet près de six sur dix (57 %) à se dire insatisfaits du chiffre d'affaires réalisé, selon une enquête du Crocis, centre d'observation économique de la CCI Paris Ile-de-France, datée de juillet 2017. Ils étaient 63 % à l'être l'année dernière. Côté ventes, 60 % d'entre eux ont réalisé un surplus de chiffre d'affaires inférieur ou égal à 20 %. C'est moins que lors des précédentes soldes d'été.
Au rang des bonnes nouvelles figurent notamment le retour des touristes dans l'Hexagone et une météo favorable à l'achat de vêtements légers.
Changer la recette
Si les soldes ne portent plus leurs fruits autant que le souhaiteraient les professionnels, les acteurs du secteur avancent des pistes pour redynamiser ce rendez-vous.
La CDF appelle par exemple, dans un communiqué, à "laisser la liberté aux acteurs économiques de la distribution de pratiquer des soldes tout au long de l'année (...) [en libéralisant] la vente à perte au-delà des périodes de soldes".
L'Alliance du Commerce note de son côté, dans une actualité publiée le 26 juillet 2017, que beaucoup de commerçants souhaiteraient retourner à une période de cinq semaines, durée jugée plus efficace.
Parmi les autres pistes évoquées : avancer la date des soldes d'hiver au premier mercredi de janvier contre le deuxième actuellement, alors que la fin de l'année et le tout début du mois de janvier est propice aux promotions de toutes sortes (FEH). Ou choisir une date fixe pour le début des soldes d'hiver afin d'en faciliter la lisibilité auprès du consommateur, voire les avancer à fin décembre, afin notamment de permettre à Paris de rivaliser avec Londres (Alliance du Commerce).
Autant de sujets qui devraient être abordés lors de la concertation avec le Ministère de l'Économie, dans les semaines à venir.
"Les soldes, un outil à garder mais à revisiter", assure Claude Boulle.