Un boucher en or

Le 30 janvier 2012, Laurent Rigaud remporte le Mercure d'or national le. Une véritable reconnaissance pour ce boucher de 41 ans, à la tête de deux magasins dans le Nord-Pas-de-Calais. Un artisan-commerçant très investi dans le développement de sa profession, de la qualité des produits et la formation des jeunes. « J'avais une tante qui tenait une boucherie chevaline chez qui j'ai passé beaucoup d'après-midi quand j'étais enfant A l'âge de 14 ans, j'ai fait un mois de stage chez un boucher. Une expérience qui m'a beaucoup plu », raconte-t-il. Bon à l'école, mais les études, «ce n'était pas [son] truc. » Il préférait le contact avec le monde extérieur, avec les clients. Il suit alors un apprentissage auprès d'un boucher. Une époque qu'il se remémore avec beaucoup de plaisir, notamment les livraisons à vélo. Laurent Rigaud travaille ensuite dans une plus grosse structure, qui reste tout de même artisanale. «Je réalise aujourd'hui que tout mon parcours a été émaillé de gens qui m ont fait grandir et apprendre la qualité du métier », évoque le boucher. C'est certainement ce qui explique son attachement à la transmission des savoirs. Il est d'ailleurs régulièrement sollicité en tant que jury pour des examens et son entreprise est référencée pour accueillir les jeunes qui souhaitent découvrir le métier.

En fait, ses «maîtres» lui ont insufflé une certaine confiance en lui. Très jeune, à 18 ans, il se lance dans l'entrepreneuriat. « Ma tante m'a alors prêté 50 000 francs (environ 7 600 euros, NDLR). Elle a assuré l'intendance, le temps que je sois libéré du service militaire », se souvient Laurent Rigaud.

@ OLIVIER MULLIE-DUBUS

« Je réalise aujourd'hui que tout mon parcours a été émaillé de gens qui m'ont fait grandir et apprendre la qualité du métier. » Laurent Rigaud Boucher

Un amoureux de la qualité

Sa carrière d'entrepreneur est lancée. Avec tous les défis que cela représente. Il s'agrandit, rachète des établissements. Il se lance même, en parallèle de son activité commerciale, dans l'élevage de bovins et de porcs fermiers pendant un temps. Un attachement aux beaux produits et au travail bien fait qui le pousse à prendre des engagements. Si bien qu'en 2010, il devient président du Syndicat des bouchers-charcutiers-traiteurs du Nord et qu'il est élu secrétaire de la Chambre régionale de métiers et de l'artisanat.

Ses convictions, il les a transmises à ses filles. Sans les forcer, elles ont eu envie de se lancer, elles aussi, dans le métier. Le flambeau est d'ores et déjà repris.