TVA et triple A
@ ARNAUD OLSZAK
Est-ce une surprise?
Pas vraiment. Le gouvernement a décidé de toucher à la TVA réduite à 5,5 % pour les travaux d'entretien et de rénovation, ainsi que pour la restauration. Le nouveau taux, qui passe désormais à 7 %, permettra à l'Etat français de renflouer ses caisses et, ainsi, de compenser les perspectives de croissance revues à la baisse pour 2012. Cette mesure rapportera un milliard d'euros par an et la hausse de la TVA devrait permettre à la France de conserver son triple A. Cette annonce a logiquement été accueillie de façon hostile par les différents syndicats patronaux. Surtout, c'est une nouvelle preuve de l'incapacité française à proposer un cadre juridique et fiscal stable aux entreprises. Faut-il se rappeler l'engagement de Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat aux PME, de ne pas toucher à la TVA à 5,5 % dans la restauration, en contrepartie de la création de 20 000 emplois par an jusqu'en 2015? Sans compter les propos de Benoist Apparu. Le secrétaire d'Etat au Logement avait affirmé, fin octobre sur LCI, que le taux réduit dans le bâtiment ne bougerait pas « quoi qu'il arrive ». Un engagement repris par le Premier ministre François Fillon lors du dernier congrès de l'UPA. Il faut croire qu'Henri Queuille, ministre sous les IIIe et IVe républiques, avait déjà tout compris en indiquant que « les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent ». Les chefs d'entreprise français en sont certainement les premiers convaincus.
Julien van der Feer
Rédacteur en chef adjoint