Serez-vous écouté?
@ ARNAUD OLSZAK
Qui sera le futur président de la République française? A l'heure où j'écris ces lignes, veille du débat d'entre les deux tours, les résultats ne sont naturellement pas connus. Mais l'essentiel n'est pas là. Lors de cette présidentielle, les patrons n'ont cessé de prendre la parole. Tous ont essayé de faire entendre leur voix. Que ce soit via les organisations patronales, comme le Medef, la CGPME, Ethic ou l'UPA, ou en s'exprimant directement dans les médias. D'ailleurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande n'ont pas fait la sourde oreille face à ces revendications. De fait, ils ont chacun fait des propositions pour aider les TPE à se développer: modulation de l'impôt sur les sociétés et création de la banque publique d'investissement pour le Parti socialiste (PS) ; instauration de la TVA sociale et application des avantages fiscaux du régime de l'auto-entrepreneur aux entreprises de moins de dix salariés pour l'Union pour un mouvement populaire (UMP). Mais une incertitude demeure. Si les patrons ont été écoutés, seront-ils entendus? Car, trop souvent, les promesses électorales en France restent lettre morte une fois le président élu. A en croire la dernière vague du baromètre Ifop réalisé pour Fiducial à la mi-avril, les dirigeants de TPE ne sont pas dupes. Ils sont même résignés. Si 90 % d'entre eux souhaitent des changements importants, les trois quarts n'en attendent que peu ou pas du tout. D'aucuns verront un pragmatisme propre aux petits patrons.
Julien van der Feer rédacteur en chef adjoint