Pas de crédits, mais des agios
Défaut de conseil, manque de dialogue, prélèvements délibérés de frais: les très petites entreprises se méfient de leurs banques. C'est ce que révèle une étude du Syndicat des indépendants, qui a lancé en mai 2010 une consultation auprès de 500 dirigeants de petites entreprises afin de recueillir leur ressenti sur les relations entretenues avec leurs partenaires bancaires.
Contre toute attente, le premier reproche formulé concerne le niveau des frais (à 65 %), loin devant la restriction d'accès au crédit (7 %). «Face aux besoins de ces entreprises, les banques énoncent très rarement des propositions de crédit (12,76 %) et privilégient largement les découverts (52,89 %) et les prélèvements d'agios, précise l'étude. Les besoins en trésorerie de ces structures sont pourtant très majoritairement inférieurs à 15 000 euros.» Plus de huit dirigeants sur dix se verraient donc imposer cette situation sans aucune explication ou avec des précisions qu'ils jugent insuffisantes.
Pire encore, les professionnels indépendants pensent que la restriction d'accès aux petits crédits est une politique délibérée des banques en vue de la facturation de frais et d'agios.
Pour résoudre cette problématique, les professionnels plébiscitent la mise en place d'un système de financement alternatif aux réseaux bancaires traditionnels, marquant ainsi leur défiance à l'égard des structures de financement existantes.