Mode d'emploi pour une trésorerie florissante
Votre trésorerie est excédentaire? Voici une bonne nouvelle en ces temps de crise. Mais encore faut-il en faire bon usage et ne pas laisser l'argent dormir inutilement sur votre compte. Nos conseils pour le faire fructifier.
Je m'abonneUne bonne gestion de sa trésorerie peut s'avérer vitale, surtout en temps de crise. Mais, comme pour toute décision de gestion, vous devez vous appuyer sur des informations claires, structurées et fiables.
Le plan de trésorerie: un passage obligé
Or, dans la plupart des cas, vous ne savez pas clairement de combien vous disposez à la fin de chaque mois. La formalisation des encaissements et des décaissements dans un plan de trésorerie prévisionnel est alors nécessaire. Cet outil mensuel permet de connaître votre solde de trésorerie. L'exercice peut paraître effrayant, voire hors de votre portée, mais en réalité, il se doit d'être le plus simple possible. Votre tableau est donc logiquement constitué de plusieurs lignes correspondant aux entrées d'argent. Tenez compte des délais de paiement et incluez tous vos encaissements (toujours TTC): les avances et acomptes, les remboursements de TVA, les emprunts, les subventions, etc. Faites le total. Puis enchaînez sur les lignes des décaissements (TTC toujours): achats, frais généraux, impôts et taxes, frais de personnel, TVA à payer, remboursements d'emprunt, investissements... Faites le total de vos dépenses puis calculez la différence entre le total des encaissements et des décaissements et vous obtenez votre solde de trésorerie, négatif ou positif. Reportez cette somme sur le mois suivant et ainsi de suite, mois après mois. Il est important de tenir à jour ce plan de trésorerie tout au long de l'année. Puis, comme il est prévisionnel, prenez soin de l'actualiser en fonction de la réalité, à la fin de chaque mois. Vous aurez ainsi un état des lieux fiable.
Risquer ou ne pas risquer, telle est la question...
Dans le cas où votre solde de trésorerie est régulièrement positif, vous pouvez songer à le placer. Mais constituez-vous une réserve de sécurité, n'immobilisez pas toute votre trésorerie ou à très court terme, afin de pouvoir parer les imprévus et les coups durs. Maintenant que vous savez quelle somme investir, la question est de savoir dans quel produit. Il convient alors de se poser d'autres questions: quels sont les projets de l'entreprise à court, moyen et long termes? Si vous n'envisagez pas d'investissement majeur dans les cinq ans ou dix ans, vous disposez alors d'une longue période devant vous, propice à l'immobilisation des fonds. Et en termes de risques, quel niveau êtes-vous prêt à accepter: zéro risque, un risque mesuré ou un risque plus important, mais fortement rémunéré? Car c'est bien là le coeur du problème quand on veut placer son argent. En optant pour des valeurs sûres, sans risque, comme les sicav monétaires, vous ne pouvez espérer qu'un rendement faible. Alors que si vous boursicotez, l'aléa est important et la crise actuelle illustre bien le risque pris, mais les gains peuvent être considérables. A vous d'arbitrer le niveau de risque qui vous paraît acceptable. Mais sachez qu'il est recommandé de diversifier vos placements. Les risques seront ainsi mieux répartis. Diversifiez les supports, les dates d'entrée et les gestionnaires (assureurs, banques, etc.).
Sicav monétaires: court terme et faible rendement
Ainsi, si vous avez une aversion pour le risque, vous pouvez investir dans des sicav monétaires. Ce sont des produits de court terme (de quelques semaines à quelques mois), qui sont rémunérés entre 1 et 2% actuellement. C'est peu, mais leur disponibilité immédiate est un avantage de taille. Mais, attention, toutes les sicav monétaires ne sont pas complètement sans risque. S'il existe effectivement des sicav «prudentes», dites «régulières», d'autres sont plus dynamiques et sont associées à des placements plus risqués afin de booster leur rendement. Assurez-vous que ce n'est pas le cas avant de souscrire. Notez que les frais de transaction sur les sicav monétaires sont faibles, voire inexistants (à l'achat et à la vente).
Autre option, le compte à termes est une formule par laquelle le déposant demande a sa banque de bloquer une somme pour une durée minimum, moyennant un taux d'intérêt connu à l'avance. Mais la crise a laissé des séquelles et les comptes à termes ne sont pas prêts de retrouver des couleurs. La formule pouvait être intéressante, mais sa rémunération ayant suivi la courbe du livret A et la sortie anticipée étant assortie de pénalités, les gains ne sont plus au rendez-vous.
Un contrat d'assurance-vie pour les entreprises
Enfin, dernière possibilité que nous explorerons ici: le contrat de capitalisation. Au même titre que l'assurance-vie, le contrat de capitalisation constitue une enveloppe juridique et fiscale destinée à de l'épargne à long terme. Il vous offre la possibilité d'investir sur des fonds en euros, des obligations, etc. Les fonds en euros présentent une bonne rémunération: de 4 à 4,5 % par an, voire plus (7 % nets par an pendant quatre ans, par exemple) en misant sur des obligations d'entreprises en direct, mais en acceptant un risque supplémentaire par rapport aux fonds en euros. La plupart des compagnies d'assurance appliquent des pénalités de sortie dites «3-2-1» sur le fonds en euros. C'est-à-dire une pénalité de 3% pour une sortie après un an, de 2% après deux ans et de 1% après trois ans. Cependant, si l'on compare la rentabilité finale (après application des pénalités de sortie) à celle des sicav monétaires, par exemple, les fonds en euros sur contrat de capitalisation conservent une rentabilité bien supérieure. E
Bio
Vincent Cudkowicz est le cofondateur de Bienprevoir.fr. Ce site de conseil en gestion de patrimoine présente les différents placements dédiés aux entreprises via sa version Bien prévoir Pro. Rens.: Bienprevoir.fr ou 0 811 461 463.