Mauvaise passe
Sale temps pour nos commerçants. Cet hiver, le rapport Attali sonnait la charge, suivi de près par le projet de loi de modernisation de l'économie, ouvrant un boulevard à l'implantation des grandes surfaces. Dernier épisode: la hausse des loyers commerciaux, qui atteint des proportions ubuesques dans certaines agglomérations. Comme ce caviste à Lille, dont le loyer mensuel a été réévalué à 4 500 euros, contre 1 400 auparavant. Etranglés par la flambée des prix, une vingtaine de commerçants lillois ont d'ailleurs clamé leur ras-le-bol en organisant une journée «rideaux baissés», fin mai. En cause? L'intérêt croissant des grandes enseignes pour certaines rues, nourrissant l'appétit des propriétaires au moment du renouvellement du bail. Et la méconnaissance des lois de la part des locataires. La mixité du paysage commercial français risque encore d'en prendre un coup.
Nelly Lambert, Rédactrice en chef