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Stéfanie Moge-Masson Directrice de la rédaction

Stéfanie Moge-Masson Directrice de la rédaction

«Un paquet de chips, un carnet de timbres et le quotidien régional, s'il vous plait.» Cette phrase, vous l'entendrez peut-être bientôt, si vous êtes commerçant en milieu rural. Car après avoir été sollicités par l'Etat français pour devenir «points Poste» là où l'impératif économique ne permet plus de conserver de véritable bureau de Poste, nos commerces sont désormais courtisés par les distributeurs de presse. Leur but? Faire face à la diminution du nombre de kiosques et autres points de vente spécialisés, phénomène semble-t-il inéluctable en France, et parvenir, malgré tout, à distribuer leurs journaux.

Epiceries, superettes et même magasins de bricolage... Certains points de vente pilotes sont, d'ores et déjà, devenus dépositaires de presse. Acheter le journal avec un paquet de boulons sera, demain, monnaie courante. Au passage, on en profitera, d'ailleurs, pour retirer un courrier recommandé...

Et qui oserait, après cela, parler de recul du commerce de proximité? Qui aurait pu imaginer, il y a dix ans, qu'en 2006, le commerce rural redeviendrait le lieu de vie qu'il était autrefois, lorsque chaque bourgade possédait son café-tabac-épicerie-marchand de journaux? A l'heure de la grande distribution triomphante, lorsque la ménagère de moins de cinquante ans découvrait les joies de l'hypermarché, on a souvent prédit la mort du petit commerce, oublié, dépassé, ringardisé... Or, en ce début de XXIe siècle, il n'est non seulement pas en train d'agoniser, mais il semble vivre une seconde jeunesse, retrouvant, au sens propre du terme, sa vocation de «proximité».

 
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Stéfanie Moge-Masson

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