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Licenciée, elle se lance dans le mobilier en carton

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Victime d'un licenciement. Delphine Magisson décide d'abandonner le journalisme, peu pourvoyeur d'emplois, pour ouvrir un atelier-boutique de meubles en carton. Sa ligne de conduite: ne jamais refuser une commande.

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Repères

- RAISON SOCIALE
Carton Design
- ACTIVITE
Mobilier
- VILLE
Schiltigheim (Bas-Rhin)
- DATE DE CREATION
Septembre 2006
- DIRIGEANTE
Delphine Magisson, 30 ans
EFFECTIF
1 personne
CA PREVISIONNEL
50 000 euros pour 2007

L'entreprise aujourd'hui

Au milieu de ses meubles en carton colorés, chaises pour enfants, commodes et tables de chevet, Delphine Magisson, dirigeante de Carton Design, sourit. Son pari de créer un atelier-boutique près de Strasbourg sur ce marché de niche semble réussir. Aujourd'hui, elle reçoit des commandes d'objets en série de grands groupes qui veulent se donner une image de développement durable, en plus des pièces uniques vendues en magasin. «Je n'en espérais pas tant au bout d'un an seulement», confie-t-elle. Même si elle ne peut pas encore s'offrir un salaire, elle ne regrette en rien son ancien métier de rédactrice.

Sa crise

La reconversion, Delphine Magisson l'a déjà testée. D'abord conceptricerédactrice dans une agence de communication, elle devient, à 23 ans, rédactrice en chef d'un magazine culturel. Son métier lui plaît, mais trois ans plus tard, elle suit son mari, professeur d'anglais, muté à l'université de Strasbourg. Elle devient rédactrice pigiste régulière pour un journal municipal, qui la licencie à l'annonce de sa grossesse. «Mon employeur m'a dit que c'était à cause d'une restructuration du service, mais, 15 jours plus tard, le site de l'ANPE affichait une annonce pour mon poste», affirme-t-elle. Elle renonce toutefois à poursuivre la mairie devant un tribunal et préfère investir son énergie dans un projet constructif. «Je n'avais pas le courage de rechercher des piges pendant six mois, pour finalement ne rien trouver de satisfaisant. Je voulais passer à autre chose.»

Son rebond

Quand elle travaillait en agence de communication, la jeune femme avait découvert une entreprise fabriquant du mobilier de stand en carton. Séduite par ce concept, elle décide de suivre un stage d'une semaine en arrivant en Alsace pour apprendre la technique avec, déjà, l'idée d'en faire plus qu'un loisir. Une fois au chômage, la jeune maman présente donc quelques modèles de meubles à deux magasins et, après des retours positifs, commence à préparer son projet, encouragée par les articles de presse de plus en plus nombreux sur ce type de mobilier. «C'est un marché de niche qui explose, à son échelle», analyse-t-elle.

Delphine Magisson prépare ensuite minutieusement son installation: étude du marché alsacien, réalisation d'un stock d'une vingtaine de meubles, élaboration d'un site internet, recherche de partenaires. Parallèlement, en multipliant les démarches, elle réunit 11 000 euros d'aides auxquels elle ajoute 6000 euros de fonds propres. Son atelier-boutique dispose alors d'une trésorerie suffisante pour tenir six mois.

Forte de son expérience en communication, elle fait partir des dossiers de presse deux jours avant l'ouverture. «Habituellement, les entreprises ne les envoient que plusieurs mois après, quand elles prennent conscience que cela pourrait leur apporter des clients», souligne Delphine Magisson. Une initiative payante qui génère des articles dans les journaux locaux et des retombées sur ses ventes. Autre leçon: «Dans une agence de communication, on dit toujours oui au client. Je suis partie du même principe.» Si les délais sont tenables, bien sûr.

 
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Jeanne Cavelier

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