Les soldes d'été n'ont pas ravivé la consommation
Les clients ont restreint leurs achats lors des soldes d'été, d'après le Centre régional d'observation du commerce, de l'industrie et des services. Un bilan mitigé qui remet sur le tapis la question du maintien des soldes flottants.
Je m'abonneLes soldes n'attirent plus les foules. Sept commerçants sur dix jugent que le chiffre d'affaires réalisé durant les soldes d'été ne dépasse pas 20 % de plus qu'un mois normal. Des résultats tirés de l'enquête «Soldes d'été 2012», publiée fin juillet par le Centre régional d'observation du commerce, de l'industrie et des services (Crocis) de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. Le panier moyen dépensé par les clients est de plus en plus restreint. 42 % des commerçants jugent qu'il est en baisse et 48 % qu'il reste stable. «Au niveau national, la situation économique ne cesse de se tendre et pousse les consommateurs à réaliser des arbitrages», estime l'enquête du Crocis.
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La polémique des soldes flottants
Un constat partagé par Jean-Marc Génis, président de la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH). «Il n'y a pas eu de progression de notre activité par rapport à 2011. Ces résultats, peu satisfaisants, émanent de deux épiphénomènes. D'une part, il y a la baisse du pouvoir d'achat des ménages. D'autre part, les soldes flottants désacralisent et dénaturent les soldes. Entre les périodes officielles et les promotions, les consommateurs sont perdus».
Ainsi, l'opposition aux soldes flottants reste virulente. 73 % des professionnels parisiens interrogés lors de l'enquête déclarent ne pas avoir mis en place ce dispositif lors des six derniers mois. Les commerçants indépendants y sont particulièrement opposés, ce qui est moins le cas des grandes chaînes qui disposent plus facilement des ressources pour organiser de telles opérations. Le Crédoc et l'Institut français de la mode (IFM) ont proposé de supprimer les deux semaines de soldes flottants, dans un rapport rendu public début juillet. «Nous souhaitons revenir à la pratique des soldes en deux fois six semaines au lieu de deux fois cinq semaines, et donc maintenir la durée totale des soldes à 12 semaines», évoquent les auteurs du rapport. Le sort des soldes flottants devrait être réglé après la rentrée. Sylvia Pinel, ministre du Commerce et de l'Artisanat, entend organiser une table ronde avec les acteurs du secteur et les représentants des consommateurs dès la rentrée.