Les dirigeants de TPE peinent à partir à la retraite
En moyenne, les patrons de TPE veulent partir à la retraite à 61 ans. Mais plus l'échéance approche, plus ils la reculent. Un phénomène qui s'explique par des freins psychologiques, mais aussi par les difficultés à trouver des repreneurs.
Je m'abonneLes TPE devraient connaître une vague de départs à la retraite. Plus d'un quart des dirigeants de plus de 55 ans l'envisage même dès l'année prochaine. C'est ce que révèle une enquête de l'Association nationale des permanents de centres de gestion agréés (Anprecega), première étude nationale sur la transmission des TPE. Interrogés sur leur souhait de cessation d'activité, les patrons de TPE l'établissent en moyenne à 61 ans. Pourtant, derrière ce souhait, l'Anprecega constate que plus l'échéance approche, moins les dirigeants sont certains de pouvoir effectivement prendre leur retraite. Ainsi, si 40% des dirigeants âgés de 55 ans ont l'intention d'arrêter dans cinq ans, seuls 22% des patrons de 59 ans envisagent d'arrêter l'année prochaine. «Cela s'explique certainement par l'impréparation au départ en retraite et par la crainte de cesser son activité», indique Philippe Cheval, président de l'Anprecega. D'où la mise en place par les centres de gestion, en 2008, d'une série de réunions d'information, sur trois ans, pour les chefs d'entreprise ayant l'intention de partir en retraite. Ils pourront connaître le montant de leur future pension, bénéficier d'une aide psychologique et se préparer à la cession de leur entreprise en ayant accès, notamment, à un fichier des prix de vente des fonds de commerce. Se pose, en effet, la question de la transmission. D'après l'étude, près de deux tiers des chefs d'entreprise exerçant une activité dans le commerce, souhaitent transmettre leur entreprise. «Plus de 30% des patrons de TPE n'envisagent pas de céder leur affaire, et comptent s'arrêter en mettant la clé sous la porte, souligne Philippe Cheval. Certains ont le sentiment qu'ils ne vont pas pouvoir vendre.» Un constat qui reflète notamment, selon lui, un système qui privilégie aujourd'hui la création à la reprise d'entreprise.
Pour aider les futurs retraités à trouver des successeurs, les centres de gestion devraient mettre l'année prochaine à disposition des apprentis et des demandeurs d'emploi un fichier des TPE à reprendre. L'Anprecega a aussi signé un partenariat avec le site Internet de mise en relation pro-annonces.fr, qui permet à ses adhérents de bénéficier d'un tarif privilégié. «Nous comptabilisons aujourd'hui environ dix vendeurs pour un repreneur potentiel», affirme Vincent Durieux, créateur du site.