La librairie reste à la page grâce à l'e-commerce

La Librairie de L'Avenue a fêté ses 50 ans en 2011. Et en dépit d'un secteur en perte de vitesse, cette entreprise quinquagénaire n'a pas dit son dernier mot. En plus de la vente en boutique, la librairie est présente sur le Net depuis 2000 et utilise les places de marché (Amazon, AbeBooks, PriceMinister...) pour vendre des livres rares. « Ce n'est pas chez nous que vous trouverez Harry Potter », s'amuse Laurence Veyrier, fille du fondateur de la société.

Ces plateformes de vente en ligne représentent aujourd'hui, en moyenne, 10 % du chiffre d'affaires de la librairie, soit environ 70 000 euros. Un pourcentage qui devrait prendre encore plus d'ampleur dans les années à venir. Aujourd'hui, la libraire vend entre 30 et 50 livres par jour via les places de marché, avec des commandes provenant du monde entier et dans tous les styles: du recueil de recettes de cuisine à l'essai érotique.

Pour être mis en vente, chaque livre doit être référencé. Un travail de titan qui peut prendre de 30 minutes à une heure pour un ouvrage avec des gravures. La moindre tache ou page arrachée doit être mentionnée. Un commentaire doit être élaboré et l'ouvrage photographié. Ces deux étapes comptent beaucoup pour le succès de la vente d'un livre.

@ JULIETTE PLOUSEAU

Un travail rigoureux de suivi des stocks s'imposent pour gérer les 22 000 ouvrages référencés sur Internet.

Une maintenance quotidienne

L'équipe effectue par ailleurs, tous les matins, le relevé des commandes sur chaque place de marché. Une opération qui nécessite une maintenance quotidienne, y compris pendant les vacances et les jours fériés. Pour chaque commande, un bon de retrait est édité. Reste ensuite à retrouver le bon livre. Les 22 000 ouvrages de la librairie référencés sur Internet sont stockés au-dessus de la boutique, dans un dédale de livres de 650 mètres carrés. Heureusement, Henri Veyrier, fondateur de la librairie, connaît parfaitement les lieux. L'équipe répond aussi aux questions des internautes et assure le service après-vente.

Enfin, comme le constate Laurence Veyrier, les places de marché permettent également de réaliser des ventes en boutique: « Nous avons des clients qui découvrent que nous avons un magasin et qui décident de venir acheter des ouvrages par la suite chez nous. En effet, nous vendons des livres anciens et rares, au-delà de 2 000 euros, les clients préfèrent se déplacer pour voir l'ouvrage de leurs propres yeux. » Ces ventes réalisées indirectement grâce à Internet ne sont pas facilement quantifiables, mais représentent une source de revenu complémentaire pour la librairie.