Recherche
Magazine Commerce Mag
S'abonner à la newsletter S'abonner au magazine

La fée du commerce

Publié par le

Installée en milieu rural, Sandrine Mulas déploie des trésors d'originalité pour développer son affaire. A la fois photographe et conteuse, elle tient également une petite boutique. Son fonds de commerce? La sorcellerie!

Je m'abonne
  • Imprimer

Confiture de Merlin, grimoires et porte-plumes, figurines de fées et sorcières de toutes sortes: bienvenue chez Mélisange, l'envoûtante boutique de Sandrine Mulas, installée dans un petit village de la Haute-Marne. Son best-seller? La potion d'amour. «C'est une tisane, mais je n'en dirai pas plus, souffle mystérieusement la jeune femme. Je propose de plus en plus de produits alimentaires. J'ai trouvé des entreprises artisanales qui ont adapté leurs recettes pour moi, en intégrant des ingrédients d'autrefois, comme les orties.» La boutique offre un large choix de «bric et de broc», à tous les prix, mais toujours en lien avec la sorcellerie. «J'aborde les croyances et les superstitions dans une optique ludique», souligne avec malice Sandrine Mulas. Notamment dans les foires médiévales. Même distantes de plusieurs centaines de kilomètres, la commerçante s'y déplace, aidée d une amie, surnommée La Ginette, sa rabatteuse de badauds. Déguisées en sorcière, elles y vendent leurs potions, 4 euros le sachet. Un déplacement qu elle réserve aux mois les plus creux, mai ou octobre. Le reste du temps, Sandrine Mulas se consacre à son activité principale, la photographie d art et de reportage.

Saisonnalité, ruralité et diversification

La commerçante décide de se mettre à son compte en 2006, dans le village de Rouvres-sur-Aube, en développant deux activités indépendantes: la photographie et son commerce atypique. La boutique peine parfois à attirer la clientèle. Durant l'été, elle a suffisamment de passage pour rester ouverte six jours sur sept. En basse saison, elle ne lest que le week-end. «Le problème avec les activités saisonnières, c'est qu'il faut dégager un an de trésorerie en deux mois», soupire Sandrine Mulas. Si elle n'a pas trouvé, pour l'heure, de parade vraiment efficace, elle ne cesse de se diversifier pour se rémunérer. Elle s'est lancée dans une formation intitulée, «Gens de pays, guide du terroir», où elle découvre les traditions, la faune, la flore et le patrimoine de sa région d'adoption, complétée par des cours de conteur. Depuis, au crépuscule, elle emmène touristes et autres curieux visiter les maisons paysannes de sa campagne, sur fond d'histoires vraies, de superstitions et de croyances populaires... Un petit circuit qu'elle conclut par une dégustation gratuite de potion d'amour devant sa boutique.

Sandrine Mulas
Photographe, conteuse, commerçante et sorcière à ses heures

«Il faut être multitâche si on veut survivre en milieu rural.»

Bio

>1991
Elle décroche son BTS action commerciale.
>1993
Elle obtient un diplôme européen commercial.
>De 1993 à 2005
Elle travaille en tant que commerciale dans la région lyonnaise.
>2006 Elle crée son entreprise baptisée Mélisange à Rouvres-sur- Aube (Haute- Marne).

 
Je m'abonne

CARINE GUICHETEAU

NEWSLETTER | Chaque semaine, l'essentiel de l'actu

Retour haut de page