La bourse ou la vie?
A Paris, Rennes, Reims ou Lyon... Libraires, bouchers, buralistes, bijoutiers ou encore boulangers sont touchés. Aucun commerçant, ni aucune ville ne sont épargnés. Quel est ce fléau? Il se nomme insécurité. Les banques et les fourgons blindés, trop sécurisés, détournent les malfaiteurs vers des proies plus vulnérables: en 2007, 40% des vols à main armée sont commis dans un commerce, selon la préfecture de Police de Paris. Un phénomène qui s'amplifie avec les périodes de fêtes et de soldes. Et pour quel résultat... Parfois le butin se résume à une poignée d'euros. Au mieux traumatisé, le commerçant paye un lourd tribut. Pas étonnant alors que certains sombrent du côté obscur. Fin mars, après un second braquage, un boulanger d'Escalquens, près de Toulouse, a pourchassé et écrasé son agresseur avec son 4x4. S'est-il fait justice lui-même ou est-ce un simple accident? Il est en tout cas mis en examen pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. L'exemple est tragique mais symptomatique de l'exaspération et de la peur que les commençants ressentent au quotidien. Il n'y a malheureusement pas de recette miracle pour se prémunir de la violence mais vous pouvez toujours lire l'article consacré au sujet en page 28.
CARINE GUICHETEAU, RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE