L'invitation au voyage

Nathalie Griscelli
Gérante d'un commerce de meubles et d'objets en provenance d'Asie

«J'aimerais faire évoluer Kouleur Pourpre vers davantage de créativité et réaliser ma propre ligne d'objets.»

«Des meubles luisants, polis par les ans (...). Les riches plafonds, les miroirs profonds»... Lorsque le visiteur pénètre dans l'antre de Nathalie Griscelli, Kouleur Pourpre, c'est un peu comme s'il (re) découvrait L'invitation au voyage de Charles Baudelaire. Ici, tout n'est que «luxe, calme et volupté», depuis les meubles d'Asie à l'histoire parfois centenaire, jusqu'aux objets décoratifs aux matières nobles, en passant par le parfum suave qui flotte dans cette ancienne usine, en plein coeur du Mans. Contraste saisissant, la commerçante s'active pour ordonner les dizaines de meubles et objets tout juste arrivés de Chine. «Je suis une hyper active», sourit la jeune femme, qui a réussi à se composer une vie en accord avec sa personnalité. Baroudeuse, chineuse, créative, Nathalie Griscelli ne connaît pas d'emploi du temps fixe. Aujourd'hui expatriée au Maroc où elle a suivi son mari, elle partage son temps entre ses enfants, ses voyages en Asie pour dénicher de nouvelles pièces et la France, le temps de décharger les containers et de mettre en valeur ce qu'elle a acheté. «Je ne suis pas vraiment une commerçante», avoue celle qui préfère confier ce rôle à sa mère: «Avec elle et mon mari qui s'occupe de la partie juridique, nous avons trouvé un équilibre.»

Le credo de Kouleur Pourpre? Se différencier. Le magasin surprend souvent le visiteur à la première visite. Ici, pas d'objets passe-partout, mais des poteries créées sur demande, des commodes anciennes qu'elle a chiné, en Thaïlande, en Chine ou en Birmanie.

Créer sa propre ligne d'objets

Les racines de son attirance pour l'Asie sont à chercher du côté de l'adolescence. Au lycée déjà, elle choisit le chinois en troisième langue. La mise sur pied, à 18 ans, d'un voyage de deux mois à Pékin avec un groupe d'élèves, en est l'aboutissement. Sur place, c'est «l'émerveillement». A son retour, elle entreprend des études de tourisme et décroche un emploi dans une centrale de billetterie pour hommes d'affaires. Un poste qui lui permet de multiplier les échappées. Enfin, la rencontre avec son futur mari, lui-même atteint du «virus du voyage», scelle son destin: avec lui, elle va vivre sur l'Ile de la Réunion, en Thaïlande, au Maroc. Malgré ses pérégrinations, Nathalie Griscelli ne désire pas diversifier ses sources: «L'Asie m'inspire. En revanche, j'aimerais faire évoluer le concept et concevoir ma propre ligne.»