Ils créent leur affaire avec leurs indemnités chômage
Tous deux au chômage, Lionel et Nathaëlle Cheraux ont monté leur entreprise de vélo-taxis, en s 'appuyant sur un concept développé en franchise.
Je m'abonneL'entreprise aujourd'hui
Un homme pédalant sur un vélo, évoquant le pousse-pousse, et bardé d'une publicité, transporte une dame âgée et son chien. Une scène ordinaire aux Sables d'Olonne, depuis que Lionel et Nathaëlle Cheraux ont créé, en avril dernier, leur entreprise de vélo-taxis, Cyclova. «70% de nos clients sont âgés et déçus par les taxis», souligne Lionel Cheraux. Le concept charme aussi les touristes. Outre le transport de personnes, pour 1 Euros de prise en charge plus 1 Euros du kilomètre, et la livraison de colis, un forfait de 4Euros, leur société propose aux entreprises un affichage mobile sur leurs quatre vélos et de la publicité événementielle. Lui s'occupe de la prospection et pédale de temps en temps avec les deux salariés. Elle, se charge du secrétariat et de la comptabilité. Les époux ont réalisé leur rêve d'être patron. Cerise sur le gâteau: leur entreprise est rentable, puisqu'ils se versent l'équivalent d'un Smic chacun.
Leur crise
«Je ne voulais pas retravailler pour quelqu'un après mon licenciement que j'estime abusif», témoigne Lionel Cheraux. Adepte de la reconversion, il a d'abord travaillé comme policier, avant de monter une entreprise de sécurité, puis comme directeur commercial d'une agence de diagnostic immobilier après une année d'étude en économie-gestion. Son épouse, ancienne employée du ministère de la Défense, puis adjointe de direction, sortait elle aussi, d'un échec professionnel en novembre 2006.
Leur rebond
C'est en lisant à son fris Oui-Oui et le vélo-car, - dans lequel le célèbre personnage, chauffeur d'un taxi qui tombe en panne, est contraint d'utiliser une carriole accrochée à un vélo pour transporter ses clients - que germe dans l'esprit de Lionel Cheraux l'idée du vélo-taxi. Après quelques recherches, il s'aperçoit qu'une société implantée à Lille a déjà mis en pratique ce concept. «Nous avons pris contact avec le gérant de Cycloville, qui cherchait à se développer, et sommes devenus ses premiers franchisés», explique-t-il. Le couple commence à prospecter au mois de décembre 2006 et convainc des entreprises d'afficher leur publicité sur les futurs vélos. Avec cette avance de trésorerie, le montant total de leurs droits à l'Assedic touché en deux fois, un prêt à l'Adie et des aides familiales, ils réunissent 15 000Euros. «Le franchiseur nous a offert une remise sur le droit d'entrée et nous avons récupéré ses vélos d'occasion, 30% moins chers que les neufs qui valent 8 400Euros HT», indique Lionel Cheraux. En contrepartie, il travaille sur la documentation, le logo, le site internet et les communiqués de presse nécessaires à la création de la franchise. Et un pari réussi pour l'instant: le couple s'apprête même à dupliquer le concept à La Rochelle au mois de décembre.
Grâce à son vélo-taxi, Cyclova combine les activités de taxi et d'afficheur publicitaire.