Il relance son commerce en se diversifiant
Pour enrayer l'érosion de son chiffre d'affaires, Ridha Ben Hamouda a bénéficie des compétences et de l'appui logistique du grossiste Métro, qui l'a aidé à remettre à flot sa petite épicerie de quartier.
Je m'abonneL'entreprise aujourd'hui
«Nous avons tout modernise», s'enthousiasme Ridha Ben Hamouda. Gérant depuis plus de 25 ans d'une petite épicerie parisienne, il n'est pas peu fier de ses nouveaux locaux. Plafonds et carrelages ont été refaits à neuf. L'électricité a été mise aux normes européennes. L'éclairage a été repensé. Enfin, Ridha Ben Hamouda a cherché à diversifier son offre. Depuis décembre 2005, il fait dépôt de pain - «un grand succès», se réjouit-t-il. Surtout, l'épicier a repositionné son commerce sur le créneau du snacking: produits frais, sandwichs- clubs, hot-dogs, croque-monsieur, plats préparés. Exit les primeurs «qui ne se vendent plus et sont vite périssables», et place à la charcuterie et la crémerie, moins problématiques à gérer et bien plus rentables.
Sa crise
Pourtant, pour le commerçant, tout n'a pas toujours été rose. Située dans une petite rue, un peu à l'écart du coeur névralgique du quartier, son épicerie, d'une trentaine de mètres carrés à peine, était restée inchangée depuis des lustres. Et comme, à moins de cinq minutes, les enseignes de hard-discount prospéraient, il était plus que temps, pour Ridha Ben Hamouda, de rénover en profondeur son commerce. «C'était vraiment devenu nécessaire, concède-t-il. Les locaux n'étaient plus vraiment en état. Les linéaires étaient les mêmes depuis des années et le chiffre d'affaires s'en ressentait. Il me fallait réagir au plus vite.»
Son rebond
«Pour s en sortir, la seule solution était de jouer sur la diversification, plaide Ridha Ben Hamouda. Pour remplir leur réfrigérateur, les clients ont pris l'habitude de se rendre dans les grandes surfaces. Pour les «petits» , pas d'autres solutions, donc, que de se démarquer.» L'épicier a misé sur des horaires d'ouverture beaucoup plus flexibles. Ainsi, même si un panneau indique une ouverture jusqu'à 22 h 30, il n'est pas rare de pouvoir encore y faire ses achats à minuit. Et les résultats sont à la hauteur des attentes: en un an, et avant même d'avoir bouclé son exercice 2006, Ridha Ben Hamouda sait déjà que son chiffre d'affaires est en hausse substantielle.
Travaux d'embellissement, diversification, horaires étendus. . . Toute cette réflexion, l'épicier ne l'a pas menée seul. Il a bénéficié de l'appui de l'un de ses fournisseurs, Métro Cash & Carry France. Depuis quelques années, le grossiste soutient les épiciers indépendants, qui pèsent 20 % de ses ventes de produits alimentaires. Un accès de philanthropie? Non, «juste un contrat moral, gagnant-gagnant, entre ces petits épiciers et nous», témoigne Pascal Gayrard, directeur général de Métro France. Fort de son expérience de plus de 35 années au service des commerces de proximité, Métro a mis en place des équipes, sur le terrain, pour rencontrer ses clients et les questionner sur leurs attentes. Pour l'épicerie, cinq experts ont listé les points à améliorer. Quant au commerçant, il a investi les fonds nécessaires à ce vaste lifting: environ 30000 euros, financés par un prêt bancaire.
Repère
- RAISON SOCIALE Ridha Ben Hamouda
- VILLE Paris, XVIIIe arrondissement
- DIRIGEANT Ridha Ben Hamouda, 46 ans
- EFFECT 1 personne
- CA: NC