Il invente le snacking vitaminé

Jean-Pierre Bellet, ici avec sa compagne, a mis en place trois opérations en partenariat avec l'UNFD, dont il est le vice-président.

Tous les matins, Jean-Pierre Bellet, primeur et dirigeant du magasin « Espace fruits », imagine et affiche sur son ardoise les suggestions du jour. Rejoint par sa compagne Geneviève, ce commerçant compose, depuis octobre dernier, des recettes à base de fruits et de légumes frais au sein de son nouveau laboratoire. Cet atelier vitré situé à l'entrée de la boutique permet au couple de mettre en scène leur métier et leurs produits. Vice-président de l'Union nationale des fruitiers et détaillants (UNFD), Jean-Pierre Bellet souhaite avant tout apporter une touche de modernité à son métier et combattre les idées reçues, notamment celle de la cherté des fruits et légumes. Mais également lutter contre la malbouffe. Ainsi depuis trois ans, « Espace fruits » est une sorte de magasin laboratoire où sont testées kyrielles d'opérations. A commencer par le dispositif «combien coûte ce fruit ? ». En juin 2008, un nouvel étiquetage a pris place dans le point de vente afin de donner le prix du fruit à la pièce et au kilo : une pomme à 0,40 Euros ou une nectarine à 0,37 Euros, « cet affichage prouve que ces produits sont nettement moins coûteux qu'une barre chocolatée ou qu'un café », s'enorgueillit le commerçant qui regrette toutefois que cette opération n'ait pas été généralisée à l'ensemble des points de vente.

Eduquer le palais des clients

Seconde initiative du primeur : le top 5. Installé depuis mai 2008, ce tableau propose chaque semaine cinq fruits et légumes de saison. « Les clients sont très attentifs aux produits de saison et au rapport qualité prix qu'ils apportent, rapporte Jean-Pierre Bellet. De plus, cette action est simple à mettre en place puisqu'il suffit de se procurer des affichettes et un pancartage. » Mais l'initiative dont il est le plus fier reste l'opération « snacking ». Lancé à l'été 2008, ce cornet de fruits répond au nouveau mode de consommation nomade des Français. L'objectif étant d'acheter des produits prêts à consommer, de les déguster sur place ou à emporter ou de compléter un déjeuner sur le pouce. « Il existe aujourd'hui des comportements différents en fonction de la catégorie socioprofessionnelle ou de la constitution du ménage. On a de plus en plus à faire à des gens pressés à la recherche de produits immédiatement consommables », se satisfait Jean-Pierre Bellet qui recueille aujourd'hui le fruit de ses efforts. Le primeur se targue de remettre au goût du jour des produits parfois oubliés et d'attirer une clientèle toujours plus jeune. Les poireaux émincés, céleris et brochettes de fruits font aujourd'hui les choux gras du primeur.