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Héritier de 200 ans d'histoire

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Après avoir travaillé dans la restauration, Nicolas Imbert reprend le flambeau familial. Il dirige désormais une institution phocéenne: la boulangerie Le Four des Navettes.

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Lorsque la Chandeleur approche, les Français sortent leur crêpière. Sauf les Marseillais. Ici, la tradition demande de se rendre au Four des Navettes pour acheter des biscuits en forme de barque, parfumés à la fleur d'oranger. Une tradition qui se perpétue depuis 1781.

Il y a deux ans, Nicolas Imbert, alors âgé de 28 ans, a succédé à son père à la tête de la boutique. Aidé par neuf employés qu'il considère comme «une grande famille», il apprend son métier de boulanger sur le tas, s'occupant de la commande des matières premières comme des relations publiques. Le jeune homme a toujours rêvé de reprendre l'entreprise paternelle. «Quand j'étais petit, le mercredi après-midi, je m'amusais avec la pâte et les pétrins», se souvient-il* Il préfère pourtant suivre des études à l'école hôtelière de Lausanne plutôt qu'un CAP de boulanger. «Il me semblait plus important d'avoir une formation en gestion. Il est plus facile d'apprendre le métier de boulanger par ses propres moyens», estime-t-il. Il faut dire que son père, qui a dirigé l'insitution phocéenne pendant une vingtaine d années et a même été nommé maître artisan en 2000, l'épaule en lui transmettant les fruits de son expérience. «Il continuera encore un an», précise le jeune patron. Le temps de recevoir des conseils précieux sur les techniques du métier, mais aussi sur la gestion des ressources humaines: «Ce n'est pas évident de diriger des personnes plus âgées. Il faut que le relais se fasse en douceur», confie-t-il.

Nicolas Imbert (à droite) dirigeant du Tour des Navettes

«Je suis fier d'être à la tête de la plus ancienne boulangerie de Marseille.»

Rester fidèle aux valeurs

Le Four des Navettes vend désormais ses spécialités toute L'année. C'est le seul écart que les Imbert père et fils se sont autorisé. Nicolas Imbert souhaite, en effet, conserver lame de rétablissement: «Je suis fier d'être à la tête de la plus ancienne boulangerie de Marseille.» Pas question pour lui de développer l'activité en ouvrant une deuxième boutique ou en regardant du côté de la grande distribution. «Cela changerait radicalement les produits», explique-t-il. Pour garder lame et la taille humaine du Four des Navettes, Nicolas Imbert mise en revanche sur Internet. Il a d'ailleurs fait rénover le site créé du temps de son père pour en faire une véritable plateforme marchande dédiée aux particuliers. Une stratégie qui semble lui réussir: les commandes sur la Toile affluent désormais de toute la France, mais aussi de l'étranger.

Bio

- De 1998 à 2002
Nicolas Imbert fait ses études à l'Ecole hôtelière de Lausanne.
- De 2003 à 2005
Il dirige le Palais Jad Mahal, un complexe alliant restaurant, bar et discothèque, à Marrakech.
- 2005
Il fait l'ouverture du restaurant du New Hôtel, à Marseille.
- 2006
Il reprend le Four des Navettes.

 
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VIOLAINE BRISSART

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