Grogne patronale
@ ARNAUD OLSZAK
Pigeons, moutons ou vaches à lait. Ces dernières semaines, les métaphores animalières ont fleuri. C'est ainsi que se définissent certains patrons français. La raison de leur colère? La taxation des plus-values de cession à 60 %. Mais les critiques ne s'arrêtent pas là. Si la quasi-totalité des organisations patronales se sont mises en ordre de bataille pour faire reculer le gouvernement sur ce sujet, un autre combat voit également le jour. Il s'agit des nouvelles taxes que devront payer les travailleurs indépendants. Et cette fois, c'est l'Union professionnelle artisanale (UPA) qui a tiré les premières semonces en lançant une pétition sur son site internet. L'organisation se bat contre, selon ses calculs, une augmentation de 1,1 milliard d'euros des prélèvements prévus dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2013. Un montant qui reste au travers de la gorge de nombreux artisans et commerçants de proximité. La CGPME, elle aussi, est montée au créneau. Reste, au final, le vrai point noir de ces différentes mobilisations: la fracture qui se crée entre le gouvernement et les entrepreneurs. Si les mouvements patronaux acquiescent sur la nécessité de réduire les déficits de l'Etat, les moyens mis en oeuvre, eux, sont souvent considérés comme des non-sens économiques. Un fossé à combler au plus vite. Car la France a besoin de ses entrepreneurs, tout comme les entreprises ont besoin d'être comprises par le gouvernement.
JULIEN VAN DER FEER REDACTEUR EN CHEF