Elle réussit la rénovation de son commerce
Pour enrayer l'érosion de ses ventes, Virginie Morel a investi près de 130 000 Euros dans la rénovation de la boulangerie familiale. Avec une réussite totale à la clé: son chiffre d'affaires est en hausse de 30% par rapport à l'année dernière.
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La fréquentation? En hausse. Le panier moyen? En hausse aussi. Le chiffre d'affaires? En hausse toujours: +30 % depuis l'inauguration de la boulangerie rénovée en mai 2006. «Avec même une pointe à +50% pendant la période des fêtes», se félicite Virginie Morel, cogérante, avec son mari et son beau- frère, de la boulangerie familiale, tenue à Eurville-Bienville, en Haute-Marne, par les Morel depuis cinq générations. Initialement, Virginie Morel avait tablé sur une progression de son chiffre d'affaires de 12% "seulement". La réussite est donc complète. Il faut dire que la famille n'a pas lésiné sur les moyens: leurs travaux ont coûté pas moins de 130 000 euros. «Nous n'avons conservé que les murs, relate Virginie Morel. Tout le reste a été cassé pour être reconstruit.»
Sa crise
Cette rénovation était devenue une nécessité. Depuis 20 ans, rien n'avait changé. Ni la façade, ni les méthodes de travail, ni les produits. «Nous vivions sur nos acquis», analyse la cogérante. Le commerce gardait un rayon «épicerie», qui occupait de la place, mais ne donnait que 2% des ventes. Quant au choix des pains, il était très limité et trop classique. Enfin, la façade n'était pas suffisamment mise en valeur. «Il fallait absolument réagir, concède Virginie Morel. Notre chiffre d'affaires était en baisse, légère mais constante, depuis plusieurs années.»
Son rebond
Premier objectif: trouver le bon cabinet d'agenceurs pour imaginer la nouvelle boulangerie. Cinq sont contactés mais aucun ne convient. Deux années s'écoulent avant de trouver la perle: Houot Agencement, une entreprise vosgienne. En avril 2006, les travaux commencent et durent quatre semaines. Pendant toute cette période, moyennant un peu d'ingéniosité, la boulangerie reste ouverte. Possédant une activité parallèle de commerçant ambulant, la boulangerie effectue des tournées en camion dans les villages environnants. L'un des véhicules est réquisitionné comme point de vente provisoire. «C'était un peu du camping», reconnaît Virginie Morel. Mais le handicap est transformé en force: pour habituer les clients au changement, régulièrement, elle organise des «visites de chantier». «Ils ont vécu la transformation en même temps que nous, ce qui a permis d'atténuer le choc de la réouverture.»
Désormais, si la superficie de vente est restée la même (40 m2), l'agencement, lui, a été totalement repensé. Il permet une plus grande diversité de l'offre: quinze pains différents sont ainsi aujourd'hui proposés à la clientèle de façon pratique. Le rayon épicerie a disparu, et la vitrine a été repensée, afin d'être plus attractive. De l'extérieur, plus d'ambiguïté possible: il s'agit bien d'une boulangerie.
Repères
- RAISON SOCIALE
Boulangerie Morel
- VILLE
Eurville-Bienville (Haute-Marne)
- DIRIGEANTE
Virginie Morel, 40 ans, cogérante avec son mari et son beau-frère
- EFFECTIF
11 personnes
- CA 2006
650 000 euros