Elle fidélise sa clientèle avec un studio photo
Photographe indépendante depuis cin ans, Mylène Bapaume subit de plein fouet la révolution du numérique. Mais elle ne baisse pas les bras pour autant. Son objectif? Fidéliser sa clientèle.
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La spécialité de Mylène Bapaume depuis qu'elle s'est installée à Beauvais, dans l'Oise, il y a cinq ans? Les photos de mariage. «Une activité d' ordinaire plutôt florissante», reconnaît-elle. Seulement, c'est aussi l'analyse qu'ont fait ses confrères photographes professionnels: tous se sont rabattus sur ce secteur. Pour faire face à cette concurrence accrue, Mylène Bapaume, dont les reportages de mariage représentent 70% de l'activité, doit donc se battre. Pour s'en sortir, elle essaie de fidéliser sa clientèle. En l'état actuel des choses, «le moral n'est pas franchement au beau fixe», mais elle y croit. Pas question, en tout cas, de s'avouer vaincue.
Sa crise
Leurs photos? «Ils» les stockent désormais sur le disque dur de leur ordinateur ou les gravent sur des CD. «Ils», ce sont les clients de Mylène Bapaume. Ou plutôt c'était: son activité enregistre une baisse de 35% de chiffre d'affaires sur les trois premiers mois de l'année. «La situation est très difficile, reconnaît la commerçante. Et cela fait un an et demi que c'est ainsi.» La révolution du numérique, accompagnée par celle des téléphones portables, de plus en plus souvent munis d'appareils photographiques, a au moins fait une victime: les photographes professionnels. Quatre confrères de Mylène Bapaume ont ainsi dû fermer boutique en moins de deux ans, à Beauvais.
Quand tout va mal, il y a deux manières de réagir: en se serrant les coudes ou en s'enfonçant dans le règne du chacun pour soi. C'est la seconde solution que beaucoup ont choisie, si l'on en croit Mylène Bapaume. A son grand regret. «Certains de mes confrères en profitent pour casser les prix, raconte-t-elle. Et cela ne va rien nous apporter de bon.» Agir de la sorte, à ses yeux, c'est mener une politique à court terme. «Il faut savoir ce que l'on veut, témoigne-t-elle. Faire de l'argent, sans se soucier de l'avenir, ou développer nos entreprises et créer des emplois. C'est un état d'esprit différent.»
Mylène Bapaume suit le couples qu'elle photographie lors de leur mariage, suivant l'agrandissement logique des familles.
Son rebond
Mylène Bapaume, elle, a fait le pari de la pérennité, en créant un studio photo dans sa boutique. Son objectif est de fidéliser ainsi sa clientèle et, après avoir immortalisé les jeunes mariés, de suivre les familles qui s'agrandissent: «La suite logique, bien souvent, c'est de donner naissance à un enfant assez vite», explique-t-elle.
Pour créer ce studio, elle a investi environ 5 000 Euros l'année dernière. Et le tout en autofinancement: «Dans la situation actuelle, estime-t-elle, je doute qu'une banque aurait accepté de me prêter de l'argent.» Heureusement pour elle, sa boutique était suffisamment spacieuse, elle n'a eu qu'à acheter le matériel nécessaire, à commencer par un système d'éclairage dernier cri. Pour optimiser l'utilisation de ce studio, elle l'a voulu modulable et mobile: «Cela me permet de me déplacer dans tous les départements de la région pour faire mes photos», témoigne-t-elle.
Repères
- RAISON SOCIALE:
Arc en ciel mariage (AECM)
- VILLE:
Beauvais (Oise)
- DIRIGEANT: Mylène Bapaume, 45 ans
- EFFECTIF:
2 associés
- CA 2006:
NC