Devenez e-marchand via les plateformes de commerce
Les Français sont de moins en moins frileux vis-à-vis de l'achat en ligne. Selon Médiamétrie, 18 millions environ sont prêts à faire leurs emplettes sur Internet. Pour toucher cette clientèle croissante tout en minimisant les risques financiers, prenez place sur les plateformes de commerce.
Je m'abonneEBay, PriceMinister, 2xMoinsCher, ces plateformes de vente en ligne réservées au négoce entre particuliers accueillent désormais les commerçants professionnels. Et ces derniers ne s'y trompent pas: ils représentent 20% du montant total des ventes sur 2xMoinsCher et 40 % sur PriceMinister. L'explication de ce succès? Pour Bernard Jolivalt, auteur de Créer sa boutique en ligne
Des risques financiers minimes
Autre avantage des plateformes commerciales: la possibilité de se lancer dans la vente en ligne à moindre frais. «5/ un commerçant veut ouvrir son propre site Internet, il y a d'abord les coûts de construction, explique Bernard Jolivalt, mais aussi les frais de fonctionnement. Maintenance informatique, mises à jour régulières, l'addition peut vite être salée si l'on fait appel à un prestataire de services.» Autre plus: la sécurisation du paiement. PriceMinister et 2xMoinsCher font office de médiateur dans la vente: l'argent de l'acheteur est versé sur un compte puis reversé au vendeur. Si le compte bancaire du client n'est pas approvisionné, le vendeur n'en subit pas les conséquences.
Ces avantages ont évidemment un coût, qui revêt la forme d'une commission lors de la transaction. Sur ce point, eBay est le plus concurrentiel, avec 5,25% au maximum, quand PriceMinister et 2xMoinsCher prélèvent entre 1 et 15% selon le prix. De leur côté, Alapage et Amazon demandent 12%. La mise en vente, elle, n'est pas facturée, sauf pour eBay. «Un coût qui reste très modeste», tempère Bernard Jolivalt. Le commerçant peut aussi vendre sa marchandise sur plusieurs plateformes: un service que propose par exemple Neteven, avec une interface qui centralise la gestion des ventes sur PriceMinister, eBay, Amazon et Alapage, pour 25 euros par mois et une commission de 2,5% sur les transactions, à ajouter à celle prélevée par les plateformes.
Si le commerçant ne fait pas appel à un prestataire extérieur, la vente sur plateforme nécessite un investissement en temps. Plusieurs étapes sont à respecter. L'enregistrement du produit d'abord. Pour eBay, il faut concevoir une annonce attrayante et photographier l'article. S'il s'agit d'un produit culturel, PriceMinister, 2xMoinsCher, Alapage et Amazon offrent la possibilité de référencer le produit par son code-barres. L'image et les caractéristiques techniques apparaissent alors automatiquement. Le vendeur doit, en revanche, préciser les modalités d'envoi. Deuxième phase: fixer le prix. «C'est une étape délicate, observe Laurent Rimo, de Play Fun Games. S'il est trop cher, l'article ne se vendra pas, et s'il est trop bon marché, il n'y aura pas de marge. Il faut regarder la concurrence et comparer.»
Etre disponible
Une fois la vente lancée, le commerçant doit être réactif et répondre rapidement aux questions des internautes. Vient ensuite la phase des envois. Eric Russo, commerçant de jeux vidéo à Marseille, a commencé sur PriceMinister en 2003. Au départ, il vendait cinq articles par jour, mais les ventes ont grimpé à 30 unités quotidiennes au bout de trois mois. La gestion de ces ventes lui prend six heures par jour en moyenne, dont trois uniquement pour les envois. Depuis janvier 2006, le commerçant utilise une machine à affranchir, qu'il loue à la Poste pour 1 000 euros HT par an. Cet outil lui permet de ne plus perdre de temps à acheter des timbres et de payer l'affranchissement au prix le plus juste. Une différence de coût non négligeable en cas de volume important. «En plus, j'appose la flamme du magasin sur le colis, ce qui fait vraiment professionnel», souligne le commerçant. Un détail superflu? Aucunement. Aux yeux des internautes, les détails de l'expédition sont essentiels. Soigneusement emballé, le colis doit aussi être accompagné d'un mot pour fidéliser le client. Virginie Rimo, de Play Fun Games, va même plus loin en ajoutant quelques bonbons dans le paquet. Une pratique appréciée, si l'on en croit son excellente évaluation sur 2xMoinsCher. La note du vendeur est d'ailleurs la clé de voûte du système. Eugène Corona, alias Crocvinyl, en est bien conscient: «L'internaute est un client comme les autres. Il faut lui porter la même attention. Si mon évaluation tombe en dessous de quatre transactions positives sur cinq, je perds mon gagne-pain.» Car si l'activité sur les plateformes de commerce peut décoller rapidement, elle peut s'effondrer tout aussi vite en cas de mauvaise appréciation.
A savoir
Vendeurs assistants virtuels sur eBay
Si vous souhaitez tenter votre chance sur eBay sans y consacrer du temps, il est possible d'externaliser cette activité en faisant appel à des vendeurs assistants. La pratique des enchères réclamant de l'expérience et du savoir-faire, les vendeurs assistants proposent leurs services pour une commission variant de 19 à 30% du prix final, commission eBay comprise. Leur valeur ajoutée? Une photographie et une annonce attractives, le choix des bons mots-clés et du moment propice pour lancer une enchère. En France, on en dénombre environ 500. Leurs coordonnées figurent sur le site d'eBay. Leur point commun est leur réputation de vendeurs irréprochables. Mais leurs prestations varient. Par exemple, Encherexpert compte aujourd'hui quatre boutiques qui font aussi dépôt. Le plus proposé par ses vendeurs assistants? Venir chercher l'objet ou le photographier sur place s'il est trop encombrant. Seule condition: l'article doit avoir un potentiel minimum de 30 euros à la vente.